tronc, lui en envoient donc vers le sommet et vers la
base. Les premières se mettent probablement en rapport
avec les feuilles.
Telle est, en résumé, la théorie que M. de Mirbel
vient de vous proposer.
La preuve, selon lui, que les vaisseaux partent d’en
bas, c’est qu’ils sont plus gros et plus ligneux à la base
qu’au sommet.
Je suis en mesure de montrer à tout le monde l’erreur
de cette observation,
Selon moi, tous les corps organisés commencent
par une cellule, ou, autrement dit, par un oeuf.
En cela, je me trouve d’accord avec un grand
nombre d’observateurs anciens et modernes, et spécialement
avec Harvey, dont vous connaissez tous la
maxime ; O m n e v i v u m e x o v o .
La cellule organisée produit un être rudimentaire
qui, une fois constitué, se développe normalement,
avec ou sans régularité, dans toutes ses parties à la
fois, pour produire ce que nous appelons un individu.
La loi est générale pour les animaux et les végétaux.
Les individus animaux, à quelques exceptions près,
restent isolés.
Les individus végétaux se greffent dès leur origine
(1) et forment des associations d’une grande
complexité, sans doute, mais qui est beaucoup moins
grande qu’on ne se le figure généralement.
Dans les Monocotylés, l’embryon le plus réduit, le
pbyton simple, est normalement composé d’un méri-
tballe tigellaire, qui doit persister, d’un méritballe pé-
tiolaire et d’un méritballe limbaire, qui se détachent
du végétal dès qu’ils ont rempli les fonctions physiologiques
qui leur sont dévolues.
Quelques-unes de ces parties avortent constamment.
Le méritballe tigellaire seul persiste donc.
Au sommet de ce méritballe tigellaire se trouve un
bourgeon naissant (composé de plusieurs petites feuilles
rudimentaires, emboîtées les unes dans les autres,
feuilles qui, selon moi, proviennent chacune d’une
cellule animée) ; à la base, une radicule ou racine
. embryonnaire.
Dans l’acte de la germination ou de l’évolution de
l’embryon, toutes les parties s’allongent (1), et cet allongement
est subordonné à des lois d’agencement
que régissent certains types généraux ou naturels.
Dans les unes (Phoenix, Xanthorrhoea, Allium Por-
rum, etc .), le méritballe tigellaire reste très-court;
dans les autres (Flagellaria, Joinvillea, Calamus,
Bamhusa et toutes les autres graminées), il devient
très-long.
Dans le premier cas, toutes les feuilles qui se développent
successivement (toujours les unes après les
autres et les unes sur les autres ) , restent imbriquées
(1) Il y a aussi quelques rares exceptions à cette règle (végétaux
utriculaires, globulifères).
(1) Exactement comme celles d’un animal qui croissent également
sur tous les points.