cation, les bourrelets se forment au bord supérieur de
la j)Iaie, et jamais à la base ; que ces bourrelets peuvent
s’accroître progressivement jusqu’au point de
réunir le bord supérieur à l’inférieur, et que, lorsqu’on
laisse persister une bande d’écorce, de la partie supérieure
d’une décortication partielle à la partie infé-
l’ieure, tous les tissus ligneux se dirigent vers cette
sorte de pont pour aller reprendre au-dessous la même
direction, et, à peu de chose près, le même ordre qu’ils
avaient au-dessus.
Il n’y a jamais de bourrelet naturel au bord inférieur
de la décortication, lorque celle-ci est complète.
,1’ai expliqué, dans mon Organographie, les causes
qui en déterminent quelquefois la formation dans les
décortications partielles (1), dans les broussins par
exemple (2). Dans ce cas, les vaisseaux tendent à remonter,
sans doute, mais pour redescendre après.
Mais, si la plante se trouve dans des conditions favorables
d’exposition, d’humidité, de chaleur, e t c .,
on voit souvent apparaître au bord inférieur d’une
décortication circulaire complète ou partielle, comme
nous venons de le voir sur les boutures de racines de
Maclura, sur des tiges coupées transversalement, etc.,
non un bourrelet ligneux, puisque cela est impossible,
mais quelque chose qui en a l’apparence; apparence
qui, jusqu’à ce jour, a trompé un grand nombre de
très-bons observateurs (3).
(1) Voy. Gaudichaud, Organographie, pl. 16, lig. 9 à 15.
(2) ièiW., pl. 17, fig. 15.
(3) U . , ib id ., pl. 17, lig. 1, 2, 7, 8.
Quand les conditions que je viens d’énumérer
existent, on distingue une tuméfaction remarquable à
cebordinféi’ieur : elle est produite, exactement comme
dans le premier fait que je vous ai cité, par une végétation
cellulaire, mais uniquement cellulaire, dans laquelle
des cellules nombreuses s’animent pour former
des bourgeons.
Dès que ces bourgeons sont organisés, ils envoient
leurs prolongements ligneux de haut en bas, comme
ceux qui sont situés au-dessus de la décortication envoient
les leurs jusqu’au bord supérieur de cette même
décortication (1).
Voici de nombreux exemples de ce fait.
Mais il en est quelques-uns sur lesquels je désire
fixer particulièrement l’attention de l’Académie.
Le premier nous est fourni par la racine dénudée
d’un jeune peuplier, auquel j’ai enlevé, à la base et
tout près du sol, un anneau d’écorce. J’ai enveloppé
de linge et de papier la partie inférieure de cette décortication
; je l’ai ensuite en grande partie recouverte
de terre, et j’ai soigneusement maintenu cette
terre dans un état constant d’humidité. Le bord inférieur
de la plaie s’est fortement tuméfié, et, à la place
de quelques bourgeons qui se seraient produits, comme
dans les cas ordinaires, j’en ai obtenu cent cinquante
et plus de tous les âges.
L’expérience a été faite le 5 juin 1842, et j’en ai recueilli
les résultats le 5 juillet de la même année.
(1) Voy. Gaudichaud, Organographie, pl. 16, fig. 19.
B o b i t e . — Botanique. Tome 11. ^