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Commençons dès anjourd'luii nos réfutations en disant
que le végétal qui va nous occuper n’est pas un
Dracæna; que les véritables Dracæna se distinguent
par des ovaires à trois loges nniovulées (1 ) e t conséquemment
par des fruits à trois loges unispermées, et
que ses graines, généralement très-grosses, sont recouvertes
par une enveloppe membraneuse, flavescente
ou rougeâtre (2); tandis que la plante dont il
est ici question, et qui, en effet, portait anciennement
le nom de Dracæna australis, a, en outre d’une foule
d’autres caractères essentiels qui lui sont propres et
([ni la séparent nettement des Dracæna, des ovaires
également à trois loges (ce qui est un caractère essentiel
des Monocotylés), mais multiovulées ; des graines
nombreuses dans chacune de ces loges, fort petites,
anguleuses et denticulées à la base de leur angle interne
ou bile, à enveloppe extérieure (testa) scléreuse,
noire, luisante, cassante et même très-friable.
Ces plantes se distinguent surtout des vrais Dracæna
par tous leurs caractères de végétation et d’organisation,
et spécialement par ceux de leur germination.
En effet, tandis que les graines des véritables Dracæna
germent comme celles des Palmiers (3) ; les graines
du prétendu Dracæna australis germent comme celles
des Dianclla, ou, pour me servir d ’un exemple connu
(t) Voy. Gau(iichaud, Botanique de la Bonite, pl. 1, fig. 3 ,
« , 2S.
(2) I d . , ib id ., pl. 1 , fig. 19 et 20.
(3) I d . , ib id ., p!. 1 , fig. 23 et 24.
des cultivateurs , même des plus humbles jardiniers,
comme celles des Allium Cepa, Porrum, etc. (1).
Tous les botanistes savent donc aujourd’hui que
cette plante n’appartient même plus au groupe des
Dracæna, et qu’elle formera l’une des sections qui résulteront
du démembrement de l’ancien genre Cordy-
linc de Commersou, nom sons lequel nous la désignerons
encore i c i , en attendant un travail général que
prépare et que puldiera sans doute bientôt Fun de
nos savants confrères (2).
Enfin, les Cordjline que j’ai été à même d’observer
ont tous des souches tubéreuses, charnues, dont quelques
unes même ( Cordjline terrninalis) sont comestibles,
souches d’où partent des racines généralement
très-grêles et presque fibreuses (3); tandis que dans
les véritables Dracæna, les racines sont ligneuses,
s’accroissent comme celles des Dicotylés, et peuvent
même acquérir les plus fortes dimensions.
Ajoutons encore que, dans le Dracæna draco, les
fibres de la région centrale sont courtes et très-rameuses
ou anastomosées, alors que celles de la même
région, dans le Cordjline australis, sont allongées et
généralement simples.
Il n’y a donc ni en botanique, ni en organographie,
(1) Voy. Gaudichaud, O rg a n o g i-a p h ic ,f. S, fig. 13.
(2) J’avais commencé ce travail ; ma is, ayant appris que notre
très-savant confrère M. Ad. Brongniart s’en était chargé, j’y ai naturellement
renoncé.
(3) Il serait utile d’indiquer ces faits et leurs modifications
dans les caractères génériques.
B o m t e . ~ B o ta n iq u e . T om e 11. 10
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