différeinmeiit, et sans ordre, en délriiisanl leur symétrie
naturelle. Mais une étude attentive prouve qu’il
n’y a là qu’une apparence trompeuse, un mouvement
mécanique tout accidentel, et nullement un phénomène
naturel digne d’étre décrit, même d’être cité.
Ces filets de la région centrale, comme maintenant
vous pouvez le voir, sont disséminés sur toute la périphérie
interne (1) du corps ligneux ; nous ne pouvons
naturellement distinguer que les extrémités de
ceux ((iii sont situés sur les bords de la tranche; celles
de tous les autres filets, et le nombre en est grand, se
perdent dans la foule ; nous ne distinguons donc, de
ceux-ci, dans toute la péripbérie interne de la tige,
<|ue la partie arquée et diversement arrondie. Ce sont
les bouts de ces derniers filets que nous voyons se
croiser artificiellement sur la pièce que je viens de vous
montrer.
Les filets, dans ces tiges de Cordyline, ne sont cependant
pas régulièrement parallèles entre eux; ils se
recouvrent de haut en bas et s’enchevêtrent de différentes
manières ; e t , comme ils sont tous superposés
ou échelonnés, leurs extrémités se croisent naturellement
, à des distances déterminées et plus ou moins
près de la péripbérie interne du corps ligneux sur
laquelle ils sont fixés. C’est à ce dernier phénomène
qu’il faut surtout attribuer les sortes de décussations
(jue nous venons d’observer sur la base tiraillée de
(I) J’emploie ce mot pour m’accorder, au moins sur ce point,
avec M. de Mirbel.
ce fragment de tige ; décussations qui n’ont rien de
commun avec celles qui ont été décrites par M. de
Mirbel, puisque, selon lui, elles se formeraient dans
le centre absolu de la région interne, entre des filets
qui partiraient alternativement des deux côtés, et que,
selon moi, elles n’ont réellement lieu que vers la circonférence
de la même région et entre les filets d’une
seule portion de tige.
J’assure donc que, dans le cas que je viens de vous
montrer, le croisement des filets ne jteut être considéré
autrement que comme nn accident de dessiccation,
qui produit l’altération et le retrait des parties,
et nullement comme un phénomène anatomique naturel,
et qu’il ne peut non plus indiquer que le mode
de sujjerjjosilion et d’enchevêtrement des filels sur la
paroi intérieure et verticale de chaque région du corps
ligneux.
Ce qui le prouve nettement, et sans qu’il soit jjos-
sible d’élever à ce sujet la plus légère contestation,
c’est que les lambeaux atténués et longitudinaux de
tige que je viens de vous montrer, lesquels n’ont, extérieurement,
qu’un demi-centimètre au plus d’épaisseur,
et qui sont taillés en biseau de la circonférence
an centre, se sont naturellement détachés du centre de
la tige ramollie, sans briser un seul de leurs filets ;
c’est que les filets du centre des deux gros fragments
de tige tendent à se partager de manière à former un
canal, et que le tronc entier, qui pourtant est long de
quarante-cinq à cinquante centimètres , et qui a fort
peu souffert par la macération, s’est naturellement
B o m t k . — Bolaniqne. Toinc 11. 12