découvertes importantes, que personne, je pense, ne
disputera à notre savant confrère.
Qu’il me soit toutefois permis de dire que je doute
un peu de l ’exactitude de ces derniers faits, comme
de celle des premiers.
Comment, en effet, admettre que des utricules vraies
puissent se développer les unes dans les autres? Ne serait-
ce pas nier l’action physiologique des tissus végétaux ?
.le reprendrai plus tard cette importante question
de physiologie. La traiter ici, serait nous écarter trop
longuement de notre sujet.
La science possède d’innombrables observations
d’utricules ou cellules renfermant des couches concentriques
de matières diverses organiques, salines, etc.,
des nucléus, des pellicules ou petits sacs fort distincts
des niricules ordinaires, mais analogues, jusqu’à un
certain point, aux nucléus des globules sanguins, contenant
des fluides à tous les états de concentration,
des globules de toutes les natures, etc. Notre célèbre
confrère, M. Dutrocbet, vous en a montré des exemples
dans les cellules du tissu de la souche du Tamnus
communis, cellules qui renferment des sortes de sacs
membraneux pleins de fluides et de granules.
Tous les anatomistes modernes, ceux surtout qui se
sont occupés avec tant de succès de la nature organique
et chimique des tissus et de leurs sécrétions; de
l’organogénie des anthères et de la formation du pollen;
des organes reproducteurs des cryptogames, etc,,
vous ont pour ainsi dire fait assister à ces formations
d’utricules internes, si variables dans leur nature^
dans leur composition, dans leurs sécrétions, et qu’ils
ont désignées sous des noms divers ; à ces sortes de
végétations intérieures, libres ou pédicellées, e tc .,
dont presque tous les tissus végétaux sont pour ainsi
dire remplis.
Enfin, l’Académie se souvient que, depuis bien
longtemps, j’ai signalé dans les Cycadées les deux
sortes de sacs suspendus, transparents, emboîtés l’un
dans l’autre et libres dans toute leur étendue, qui
commencent les cordons suspenseurs des embryons
du Cycas circinalis et des autres espèces de la même
section. Mais sont-ce là, je le demande, des utricules
semblables à celles qui composent la masse cellulaire
des végétaux? et peut-on admettre que des utricules
de même nature puissent se développer les unes dans
les autres en conservant leurs caractères identiques ?
Pour ma part je ne le pense pas !
Je ne saurais admettre non plus, sans preuves évidentes,
s’il en est, que des cellules naissent isolément
perforées, ou même qu’elles puissent se perforer après
leur naissance pour s’aboucher ensuite et constituer
des séries linéaires.
Il est des cas, et j’en ai signalé un, celui des utricules
allongées composant les filets ou vaisseaux radiculaires
des Dicotylés, q u i, lorsqu’elles sont plus ou
moins régulièrement ou obliquement réunies bout à
bout, se perforent ensuite en laissant quelquefois de
petits grillages dans leurs ouvertures; mais ces utricules
ne s’ouvrent pas d’avance pour s’aboucher ensuite
: elles sont constamment réunies ou greffées entre