idées, il ne se montre pas plus favorable à celles
de M. de Mirbel, qui a dit ; que les fibres sont plus
anciennes, plus grosses et plus solides a leur base
qu’à leur sommet; qu’elles sont ligneuses à labase, en
quelque sorte à l’état d’aubier au milieu, et berbacées
au sommet.
Dans la sixième proposition, il est vrai (p. 1039,
lig. 1 9 ) , et dans la septième (p . 1039, lig. 23 ),
M. Martius s’accorde parfaitement avec M. de Mirbel
sur la décussation des fibres qui, selon eux, traversent
la tige d’un côté à l’autre. C’est donc sur ce point seulement
, et sur celui de la ramification des filets dans
leur partie supérieure (neuvième proposition, p. 1040,
li<7. 3), que ces deux savants observateurs pourraient
être du même avis.
Si je ne puis encore rien dire du Chamædorea ela-
tior dont je ne connais pas l’organisation, je suis du
moins en mesure de prouver, par de belles anatomies,
que d’autres végétaux monocotylés, dans lesquels
on a signalé cette décussation et ces ramifications,
n ’offrent rien de semblable.
Enfin, dans la quatrième proposition (p. 1039,
lig. 11), et plus explicitement encore à la suite de la
douzième (p. 1040, lig. 24), M. Martius dit positivement
n’être pas de l’avis de M. de Mirbel « par rap-
« port au premier degré du développement de la
« feuille, vu, dit-il, qu’au commencement elle ne me
(( paraît pas avoir la forme d’un capuchon (M. de
« Mirbel a dit cuilleron), mais plutôt celle d’une pe-
« tite crête [crista ou plica). » L’Académie se souvient
que, sur ce sujet, j ’ai aussi combattu les faits avancés
par M. de Mirbel.
Quant à la crête dont parle M. Martius, je serais
bien tenté de croire que ce savant anatomiste a vu
une feuille déjà très-avancée en organisation, et non
la feuille naissante du centre absolu du bourgeon.
Or, nous savons tous que les feuilles qui commencent
leur évolution se plient, se laminent, en quelque
sorte, par la compression, en sortant des bourgeons.
Voici maintenant un point de doctrine exprimé
dans la onzième proposition (p. 1040, lig. 7), sur lequel
nous différons, M. Martius et moi, complètement
d’avis. (( Les tiges, dit-il, deviennent plus ligneuses et
« plus dures au moyen de l’accroissement des fibres
n qui montent et qui font leur décussation, et égale-
« ment, le parenchyme entre les fibres devient plus
« épais et plus dur, etc. »
11 y a là, selon moi, une triple erreur, puisque, d’abord
les fibres ne montent pas; qu’il y a d’autant
moins de parenchyme entre elles qu’on approche davantage
de la péripbérie du corps ligneux, et que les
plus anciennes fibres sont au centre, dans les Monocotylés
comme dans les Dicotylés.
Si le durcissement s’opère en raison directe de l’âge
de l’arbre, c’est tout simplement que la couche ligneuse
acquiert plus d’épaisseur et de densité en ce
point ; c’est que le tissu cellulaire qui abonde entre les
fibres du centre, et qui s’accroît incessamment, manque
presque totalement entre celles de la circonfé