filets, soit en admettant qu’ils sont originairement tons
isolés. Pour cela, il nous suffit d’admettre que, primitivement
fasciculés, quelques-uns restent unis plus
ou moins longtemps; que d’autres se greffent peut-
être symétriquement et à des distances méritlial-
liennes données, c’est-à-dire de quatre en quatre,
sept en sept, etc., ou dans un ordre quelconque résultant
de la disposition des phytons et de leurs feuilles,
¡lartout enfin où peut se présenter un obstacle organique
ou accidentel, un croisement, un barrage, une
répidsion physiologique, e t c ., qui forceraient alors
un filet descendant à se dévier de sa route primitive
et à prendre une autre direction ; phénomènes sur
l’explication desquels nous n’avons rien laissé à désirer.
Ce n’est donc pas sur des parties de tiges âgées, où
tout, en apparence, est confusion, qu’il faut étudier
les causes des développements et des agencements,
mais le plus près possible de leurs sommets et jusque
dans leurs bourgeons, où tous les organes typiques se
préparent, s’engendrent et se symétrisent, pour se développer
ensemble et se disloquer ensuite plus ou
moins complètement par les effets de l’accroissement
général des parties en hauteur et en largeur. C’est ce
que nous voyons dans cette tige de CordyUne amtra-
lis, où, à de rares exceptions près et fort douteuses,
nous trouvons les filets de la région centrale parfaitement
libres entre eux, et sans ramifications dans toute
leur longueur, c ’est-à-dire depuis leur point d’attache
supérieur jusqu’à l’inférieur, quelles que soient d’ailleurs
les sinuosités ou ondulations qu’ils présentent.
et qui sont évidemment dues soit aux déviations et
contrariétés qu’ils éprouvent dans leur marche descendante
à travers les filets anciens et lignifiés des mérithalles
inférieurs, soit aux compressions et tractions
qu’ils exercent certainement les uns sur les autres par
les effets de leur accroissement mutuel et de leur isolement
successif; ce qui produit aussi quelques greffes
anomales.
On se tromperait fort si l’on pensait que la disposition
qu’offrent les filets de la partie centrale est celle
qu’ils avaient dans l’origine; si l’on pouvait croire que
les arceaux qu’ils forment résultent du passage de ces
filets de la partie ligneuse inférieure dans la partie médullaire
centrale, de celle-ci dans la partie ligneuse supérieure,
et de là, enfin, dans les feuilles; si l’on supposait
que le contraire a lien ; ou, enfin, si l’on admettait
que ces arceaux naissent et grandissent ainsi disposés.
Rien de tout cela n’existe !
Des phytons, ou, si on l’aime mieux, des proto-
phytes se forment au centre des bourgeons, et produisent
chacun un système vasculaire particulier, de
la base duquel partent des vaisseaux radiculaires, simples
ou rameux, qui se dirigent obliquement et plus
ou moins régulièrement vers la périphérie, en se greffant
et se tordant souvent entre eux (1).
Tandis que ce phénomène s’opère, la partie supérieure
de ce phyton, son appendice foliacé (son pétiole
et son limbe, quand ces deux parties existent).
(t) J’ai souvent rencontre deux ou plusieurs filets tordus encorde.