44 NOTES SUR L’ANATOMIE
viens de dire des modifications qu’éprouvent parfois
les vaisseaux tubuleux ou radiculaires, au moment de
leur pénétration dans la racine, de ces sortes de varices
qu’ils forment souvent, avec ce que M. de Mirbel
a dit des vaisseaux q u i, selon lu i, partent de la périphérie
interne du stipe et vont traverser le phyllo-
j)hore pour pénétrer dans l’ampoule de la feuille naissante;
de ces vaisseaux enfin qui, toujours selon M. de
Mirbel, sont de même nature partout, plus gros et en
quelque sorte ligneux à la base, un peu moins gros et
comme à l’état d’aubier au milieu de leur longueur,
très-petits et herbacés au sommet. J’ai parlé de ces
vaisseaux, je les ai montrés, et l’on sait maintenant
qu’ils sont plus gros en haut qu’en bas.
J’ai dit aussi qu’ils sont d ’une complexité plus
grande au sommet : c’est ce que tous les anatomistes
savent aussi bien que m o i, et ce que d’ailleurs je me ,
charge de prouver plus tard par des anatomies microscopiques
exactes.
Ainsi donc, nous avons vu les tissus radiculaires
jiartir de la base des bourgeons, s’étendre sur les rameaux
, et des rameaux sur les tiges ; puis nous les
avons vus passer dans les racines, et des racines principales
dans toutes leurs divisions.
Ne sont-ce pas là , messieurs, des preuves matérielles,
concluantes et faites pour justifier la protestation
que j ’ai formulée, et que je renouvelle encoi’e
aujourd’bui !
Nous ne pouvons malbeureusement voir les tissus
vasculaires se constituer, ni suivre leur marche sur la
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS. 4S
nature vivante; mais, par des expériences bien calculées
, bien entendues, bien faites, en un m o t, nous
arrivons, vous le voyez, à démontrer par induction,
non-seulement ces faits, mais encore quelques-unes
des causes qui les produisent.
C’est ainsi que de nombreuses expériences nous ont
montré que les tissus vasculaires du système ascendant
s’organisent normalement dans toutes les parties
méritballiennes des individus ou phytons, et que des
expériences plus nombreuses encore nous ont prouve
que les tissus radiculaires ou ligneux se forment de
haut en b a s, qu’ils s’anastomosent de différentes manières,
selon les groupes organiques, et qu’ils pénètrent
dans les racines, quelles qu’elles soient, après
avoir notablement augmenté le diamètre des tiges.
Tous les faits que nous avons observés, tous sans
nulle exception démontrent que ces phenomenes ont
lieu de la même manière, et par des causes semblables,
dans tous les végétaux franchement monocotylés
et dicotylés, quelles que soient les modifications organiques
qu’ils présentent ; et tout nous porte à croire
qu’il en est ainsi pour tous les autres végétaux vasculaires
qui, malgré les nombreuses anomalies qu’ils
présentent, se rattachent plus ou moins directement à
ces deux groupes principaux.
Les lois organiques qui régissent les développements
en tous sens des végétaux vasculaires, sont donc
générales et invariables.
11 était de mon devoir, messieurs, de vous prouver
que les théories qu’on a développées devant vous