!es Palmiers rameux eux-mêmes, ne laissent aucun
cloute à ce sujet.
Mais j ’aborderai ces questions et toutes celles qui
ont été soulevées daus le mémoire de M. de Mirbel en
répondant à ce travail.
J’ai, dans mes secondes notes, fixé l’attention de
l’Académie sur la curieuse organisation des Pourretia
et autres broméliacées, des Kingia et des Vellosia.
J apporte aujourd’bui deux jeunes rameaux de la dernière
plante, dont l’un a été disséqué par macération
dans l’alcool.
Tout le monde comprendra maintenant le curieux
mode d’accroissement en diamètre de ces végétaux,
accroissement qui n’a guère lieu que par l’adjonction
des racines qui, chaque année, se forment, comme
les feuilles, au sommet des rameaux, descendent sur
les grosses branches, de celles-ci dans le tronc et du
tronc dans le sol.
On vous a dit que, dans les Palmiers âgés, « la vie
active et génératrice se réfugie vers les deux extrémités.
))
Je combattrai cette allégation avec des faits fournis
par de nombreux Palmiers, et particulièrement par
des Saguerus, ou Arenga, des Chamædorea, même par
des Dattiers, spécialement par ceux qui croissent sur
les bords du Nil.
J ai 1 honneur de montrer à l’Académie un petit
Palmier de la Guyane, du genre Chamædorea, qui
m a ete donne par M. le Prieur, pharmacien en chef
de la marine à Cayenne.
D’après cet baliile voyageur, presque toutes les
liges de ce Palmier, qui croît dans les forêts humides,
sont couvertes, du haut jusqu’en bas, non-seulement
de racines pendantes, mais encore de bourgeons dont
les racines sont également aériennes.
Ce Palmier, tout petit qu’il est, est certainement
très-âgé, et prouve que si la vitalité ne se manifeste
pas ordinairement le long du stipe des Monocotylés,
elle n’y existe pas moins. Ou comprendra que, puisque
cette vitalité se conserve dans un stipe d’une aussi
faible dimension, elle doit à plus forte raison se maintenir
avec énergie dans un très-gros stipe de Dattier
tout chargé d’humidité.
Enfin je prouverai que, si cette vie active ne se
montre pas sur le stipe des Dattiers de l’Algérie, cela
tient à des causes locales, puisqu’elle est très-évidente
sur ceux qui croissent sur les bords du Nil. Tous les
voyageurs ont remarqué l’extrême différence qui
existe entre les Dattiers de cette dernière localité et de
certaines oasis arrosées, et ceux qui végètent péniblement
dans les sables brûlants du désert.
Les causes, ici comme partout, nous donneront
l’explication des effets.
Je ne terminerai pas ces notes sans prier l’Académie
de vouloir bien remarquer que, si je lui ai souvent
présenté les mêmes faits, chaque fois je les ai
montrés sous im nouvel aspect, sous une forme diffé-
¡ente, ou au moins avec de plus grands développements,
et que tous, pour peu qu’ils soient régulièrement
observés et bien interprétés, viennent se ranger