,
I;
358 REMARQUES SUR L’ORGANOGRAPHIE
phie et de la physiologie végétales à sa manière, nous
ne nous en sommes pas occupé, parce que nous avons
pensé que le public savant seul avait le droit d’apprécier
et de juger ses travaux, et qu’il n’est jamais entré
dans nos idées d’attaquer le premier et sans motifs
qui que ce soit et encore moins un de nos confrères.
Mais en s alliant à M. de Mirbel pour combattre, quoique
d’une manière indirecte et fâcheusement insolite,
Jes principes d’organographie et de physiologie que
nous avons proposés et que depuis bientôt quinze ans
nous défendons de toutes nos forces, principes qui
s’appuient sur les faits les plus nombreux et nous
osons le dire, les mieux démontrés, il nous a donné
le droit de représailles, et ce droit, droit puissant et
sacre que chacun a de défendre ses convictions et ce
qu il croit être utile à la science et à la vérité, nous
saurons convenablement en user dans notre réponse
aux deux mémoires.
Dans sa réplique à nos premières remarques,
M. Payen nous oppose « des lois généralement ad-
« mises, dont plusieurs sont inconciliables avec le
« système dont nous avons entrepris la défense et
« qui doivent entamer ce système bien péniblement
« étayé. »
Ces lois, toutes celles que notre savant confrère a
rouvees, nous les avons étudiées, nous les connaissons
parfaitement, et c’est pour cela que nous avons
exprime nos doutes sur la possibilité d’un rapprochement
entre ses principes physiologiques et ceux que
nous professons. En effet, nous nous étions figuré que
ET LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 359
les êtres organisés vivants, doués de la faculté d’absorber,
d’élaborer, d’assimiler et de rejeter certains principes,
étaient des appareils qui, alimentés selon leur
nature, fonctionnaient pour leur accroissement, leur
conservation et leur reproduction ; que leurs parties
spéciales et les nombreuses sortes de tissus qui les
composent étaient autant d’organes distincts agissant
isolément, chacun selon son essence, sa forme, sa position
relative et ses rapports, pour l’ensemble des
fonctions de Fétre normal entier; que les fluides, certains
solides et les principes spéciaux qui les caractérisent,
résultaient de ces mêmes absorptions, élaborations,
assimilations et sécrétions partielles on
générales de ces tissus, de ces organes ou de ces individus
complets; en un mot, que la vie résidait
dans la nature même des êtres constitués simples ou
composés, dans les organes distincts et même dans les
tissus spéciaux : partout !
Nous pensions que les sécrétions étaient produites
par le travail des organismes, c’est-à-dire par ce qu’on
appelle la nutrition ou les élaborations; que les organes
et les lissus étaient la cause, et les sécrétions les
effets ; et, pour achever notre pensée, qu’il ii’y avait
pas plus de fonction possible sans organes, que d’êtres
animés sans germes.
Nous admettions bien, nous aussi, que les fonctions
des êtres organisés produisaient des combinaisons de
¡irincipes, d’éléments, combinaisons analogues jusqu’à
un certain point à celles qui ont lieu chimiquement
, mais qu’elles s’opéraient sons des conditions