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III:
Il :
- iU ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE COMPARÉES
cées(1), les Agaves, et, pour couper court avec les citations,
sur les tiges de tous les végétaux vasculaires (2 ).
Ce phénomène est si simple, si naturel, si évident,
que nous avons réellement balancé avant de le décrire.
Mais puisqu’on semble s’efforcer de ne pas
comprendre la vérité, nous devons, nous, employer
tous les moyens de la rendre palpable, et faire tout
notre possible pour qu’elle soit acceptée.
L’Académie nous pardonnera donc de nous appesantir
sur ce fait, en apparence futile, mais en réalité
très-important, puisque lui seul peut nous donner la
clef de toutes les modifications organiques sur lesquelles
nous allons établir les caractères différentiels
des végétaux monocotylés. Les courbures supérieures
de tous les filets, dans les Monocotylés, sont donc
produites par l ’évolution des feuilles, dont les bases
vaginales cylindriques et non interrompues sont progressivement
dilatées du centre à la circonférence, et
ainsi transportées, les unes après les autres, par un
effet continu qui agit de haut en bas, depuis le centre
des bourgeons où elles prennent naissance jusqu’à
l’extérieur de ces bourgeons, c’est-à-dire jusqu’à la
circonférence des stipes. Ce sont donc les gaines des
feuilles qui, par leur dilatation progressive, étant successivement
portées vers l’extérieur des bourgeons,
font que tous les sommets des filets caulinaires se
courbent insensiblement jusqu’au point de prendre
(1) Voy. Gaudichaud, Organographie, pl. 9, fig. 2 et 5.
(2) Id . , ib id ., pl. 7, fig. 4 1, 4 2 ; pl. 8, fig. S, 6; pl. 12, fig. I ,
Ib , 16.
une direction horizontale, ou autrement dit, perpendiculaire
à l’écorce, direction qu’ils ne quittent plus
jamais.
C’est aussi de cette façon que se forment les sortes
de rayons vasculaires qu’on observe sur les coupes
transversales des végétaux monocotylés, et spécialement
à la base des Cocotiers, des Dattiers, des Xaii-
ihorrhoea (1), des Allium (2), etc., ainsi qu’au sommet
des mérithalles tigellaires de toutes les Graminées (3),
et de beaucoup d’autres Monocotylés et Dicotylés à
mérithalles tigellaires allongés (4).
Chaque feuille, selon son ordre d’évolution, est
ainsi mise en rapport par ses filets ligneux, courbés à
angles plus ou moins droits, avec tous les points de
la péripbérie des tiges. Mais ces filets sont rares et de
plus en plus ténus vers la partie antérieure ou vaginale
des feuilles, tandis qu’ils sont généralement très-
nombreux et plus gros dans la partie postérieure on
dorsale qui correspond au pétiole et au racbis. 11 resuite
naturellement de là que ces filets inégaux sont
aussi inégalement répartis sur les cercles complets des
cicatrices des feuilles lorsque celles-ci sont détachées.
En effet, ces cicatrices sont très-étroites dans la par-
(1) Voy. Gaudichaud, Organographie, pl. 1 0, lig. 1 0 , I I , 12,
13 , 14 et Ib . — De Candolle, Organographie, pl. 7-8.
(2) I d . , ib id ., pl. 9, fig. 3 , 4.
(3) I d . , ib id ., pl. 10, fig. 3, 4, b etO.
(4) Ceux qui voudront avoir une idée exacte de ces rayons vasculaires
dans les Dicotylés à mérithalles courts n’auront qu’à couper
transversalement le réceptacle ou plateau d’un artichaut.