a lieu dans tous les Monocotylés, et au fur et à mesure
qu’elles sont constituées elles sont repoussées
vers l’extérieur par celles qui se forment incessamment
au centre du bourgeon terminal, en sorte que
de verticales qu’elles étaient au moment de leur apparition,
elles deviennent de plus en plus horizontales
en vieillissant.
Dans cette dernière position, où elles se trouvent
très-fortement comprimées les unes contre les autres,
leur base est enveloppée par une matière résineuse
très-abondante q u i, en se durcissant au contact de
l’air, les soude entre elles, de manière à en former un
seul corps très-dur. Les sommets se brisent par le
temps, et les bases agglutinées restent fixées sur le
tronc, auquel elles forment une sorte d’écorce épaisse
de quarante-cinq à cinquante millimètres.
Cette organisation n’a donc rien que de très-naturel,
puisque les phénomènes d’accroissement qu’elle
présente se retrouvent, en petit, dans toutes nos Li-
liacées indigènes bulbeuses. Elle doit se montrer
d’une manière plus évidente encore dans toutes les
plantes monocôtylées arborescentes à tiges simples,
à mérithalles très-courts et à bourgeons terminaux.
M. de Mirbel, en prouvant que l’organisation du
Dattier est très-analogue à celle du Xanthorrhoea, n ’a
donc fait que confirmer, par un exemple, la règle générale
que j’ai établie (1 ).
(I) Voy. Gaudichaud, Organographie, etc., pl. 9 et 10, le texte
et l’explication des planches.
Je déclare donc :
1° Que le nouveau mémoire de M. de Mirbel n’a
rien changé à mes convictions en organographie et
en physiologie ;
2° Que je maintiens comme exacts, jusqu’à preuve
du contraire , tous les faits que j’ai établis dans mes
travaux sur l’organographie, la physiologie et l’orga-
nogénie ;
3° Que depuis \ 835, non-seulement je marche toujours,
et avec facilité, dans la même voie organogéni-
que, qui m’a conduit à la découverte de beaucoup de
faits nouveaux; mais que ces faits, tous, sont venus se
ranger naturellement dans la théorie des mérithalles,
et s’expliquer par les deux modes de développement.
Je suis même arrivé aujourd’hui à ce point de pouvoir
expliquer tous les phénomènes organographi-
ques, toutes les modifications dont la nature se montre
si prodigue dans le règne végétal; de pouvoir
expliquer, décrire et figurer d’avance les résultats des
expériences que je puis faire, ou que feront les autres;
enfin, d’expliquer encore tous les faits qui sont normalement
inscrits dans la science.
D’après cela, messieurs, convenez que si je ne suis
pas dans la voie de la vérité, du moins j’en approche
beaucoup.
Et c’est en présence de tant de faits et de tant de
résultats obtenus , et qui sont aujourd’hui connus de
tous les phytologistes, que M. de Mirbel, lui, cherche
à me faire passer pour un observateur novice et à
idées préconçues !