raient la périphérie pour entrer dans le phyllophore
qui, lui, est chaque année situé à une hauteur déterminée.
En un mot, tous les filets correspondant à une
feuille auraient la meme longueur; ce qui n ’est pas.
Par l’effet du développement de toutes les parties
des mérithalles tigellaires, les filets qui les composent
se disjoignent en filets distincts qui restent en (¡uelque
sorte disséminés au centre de la masse cellulaire interne.
ils grandissent de bas en haut, mais uniformément
et seulement de la longueur des mérithalles.
Les inégalités de longueur que nous remarquons
dans les filets intérieurs d’une portion déterminée de
tige, sont dues au système descendant. Avant de pénétrer
dans la partie ligneuse ou intermédiaire, sur la
péripbérie interne de laquelle ils paraissent souvent
ramper un peu , ces filets parcourent de haut en bas,
selon leur position , une longueur plus ou moins
grande de la région centrale.
Les arceaux qu’ils forment dans les Monocotylés
non articules offrent toutes les dimensions et toutes
les modifications d’agencement possibles. Ce qui paraîtra
surtout fort remarquable, c ’est que dans tous
ceux de ces végétaux qui ont des méritballes tigellaires
très-courts ou qui, en apparence du moins, semblent
en manquer entièrement, dans lesquels , par conséquent,
1 accroissement en hauteur est très-lent, ces arceaux
grandissent, mais grandissent progressivement
et les uns après les autres, de haut en bas; et à tel
point que, de quelques dixièmes de centimètre de
longueur qu ils ont parfois dans le voisinage des bourgeons,
ils finissent par acquérir jusqu’à un mètre et
plus. Là, messieurs, était un grand problème, bien
difficile à résoudre, et qui m’a fait observer et méditer
bien longtemps.
Mais j’avais résolu de trouver le mot de cette énigme,
et, à force de persévérance, de recherches et de sérieuses
déductions, j’y suis enfin parvenu. Les nouvelles
anatomies que je viens de faire sur le Cordjline
australis (Dracæna australis, aiict.) que, jusqu’à ce
jour, je n’avais pas été à même d’observer, sont venues
me prouver que tout se passe dans ce végétal
comme dans les autres Monocotylés non articulés, et
que, sous ce rapport encore, la théorie des méritballes
est inattaquable.
Si l’on coupe verticalement une jeune tige ou un
rameau de Cordjline australis, on remarque que ce
qn’on nomme la région centrale (canal médullaire)
n’a pas plus d’un centimètre de diamètre, et que les
arceaux n’ont que de un demi à un centimètre de
longueur. On voit aussi nettement que les coucbes ligneuses
x^ont en s’élargissant vers la base.
Par l’âge et le développement, non-seulement la région
centrale (canal médullaire) s’élargit considérablement,
mais les filets semblent se multiplier et s’allonger
indéfiniment.
Quelles sont les causes de ce phénomène important?
Ces causes, toutes simples qu’elles son t, m’ont longtemps
semblé inexplicables et ont failli m’échapper ;
mais, comme je l’ai déjà dit, des recherches comparatives
et suivies avec toute la persévérance , j’allais