année, époque où les vaisseaux radiculaires étaient
en plein développement. On voit sur elles que tout
ce qu’il y a de formé de la couche annuelle n’est encore
composé que de vaisseaux tubuleux, et que ces
vaisseaux sont beaucoup plus nombreux dans la partie
voient leurs vaisseaux radiculaires distincts sur la tige ou dans
leurs racines propres.
Un bourgeon commence donc par un individu qui, au bout d’un
certain temps, émet ses tissus radiculaires.
Dans ce premier individu, il s’en développe un second qui, à son
tour, fait descendre ses tissus radiculaires à la circonférence de
ceux du premier; il en sera de même du troisième individu, relativement
au second, et toujours ainsi tant que le végétal en produira.
Les bourgeons, en se développant, envoient donc des vaisseaux
radiculaires sur le tronc. C’est ainsi qu’ils se greffent à lui.
Les tissus radiculaires des bourgeons axillaires, c’est-à-dire des
individus imparfaits qu’ils renferment, et q u i, pour ainsi d ir e , ne
sont préparés que pour l ’année suivante, sont et restent très-petits.
Ce sont eux que nous observons vers la partie extérieure de
chaque couche ligneuse de tous les végétaux dicotylés.
Je vous ai dit que ces vaisseaux radiculaires sont très-ténus au
moment de leur apparition, et que plus tard ils grandissent en tous
sens : mais ici ils ne peuvent grandir, puisque les individus dont
ils ne sont que les prolongements inférieurs restent à l ’état rudimentaire.
La végétation de la séve d’août e st, à peu de chose près, dans
le même cas ; les vaisseaux radiculaires de toutes les feuilles qui se
développent atteignent sans nul doute la base du végétal; mais ils
n’ont pas le temps de grossir, et restent à l ’état de première formation.
Il suffit d’inspecter les couches ligneuses qui se développent
naturellement et surtout celles que nous modifions par nos
expériences, pour en acquérir la preuve. Le problème de la formation
des couches, de leurs zones et de l’accroissement en diamètre
des troncs, est donc, à peu de chose près, résolu.
ET LA P1IYSI0I.0GIE DES MONOCOTYLÉS. 127
vers laquelle je les ai dirigés que dans toutes les autres.
Il-ne nous faut donc plus, je le réitère, que
des expériences et du temps pour arriver à une complète
démonstration expérimentale de ces phénomènes.
Voici maintenant, et c’est pour en finir avec mes
notes, une bouture faite avec un fragment de tige de
Cissus. Cette tige (1 ) , recueillie, en 1831 , à Rio de
Janeiro, avait été sécbée au four. Â mon retour en
France , à la fin de 1833, nous nous aperçûmes,
M. Adolphe Brongniart et moi, que les tissus cellulaires
situés sous l’épiderme étaient encore vivants et verts.
Nous la plaçâmes dans les serres du Muséum , où elle
donna promptement naissance à un bourgeon qui,
bientôt après, forma un très-long rameau.
Ce rameau fut coupé pour faire des boutures. Un
second rameau se produisit aussitôt à la base du premier
et s’éleva rapidement jusqu’au sommet de la
serre. Les boutures ayant réussi, je pus, sans crainte
de perdre la plante, sacrifier la souche primitive.
Cette souche , disséquée par macération , nous montre,
r son tronc principal (2); 2“ son premier rameau
(3); 3“ le second (4), et très-nettement, les
tissus radiculaires produits par le second rameau, qui
(1) Voy. Gaudichaud, Organographie, pl. 13 , fig. S. — Idem,
Voyage de la Bonite, pl. 1 3 2 , fig. 13.
(2) Voy. Gaudichaud, Organographie, pl. 13 , fig. 3, a, a '.
(3) I d . , ih id ., fig. B, b.
( i) I d . , ib id ., fig. S, c.