i
i) i
rement de plus en plus rares et réduits vers la circonlerence
de la couche. Ces dei’niers vaisseaux, ainsi
que je l’ai déjà indiqué, sont produits par la végétation
automnale (séve d’août), et par les bourgeons
axillaires et terminaux destinés à la végétation de
l ’année suivante (1 ).
Les vaisseaux qui apparaissent au commencement
et à la fin des coucbes, souvent même, en certains végétaux
, dans toute leur épaisseur, s o n t , sans nul
doute, produits par un fluide qui part des pbytons.
De quelle nature est ce fluide? quelles sont ses
fonctions? est-il liquide ou gazeux? Telles sont les
questions que nous nous sommes posées, à la solution
desquelles nous travaillons sans relâche, et que nous
recommandons à tout l ’intérêt des physiologistes et
des chimistes; car là est, peut-être, le point le plus essentiel
à traiter de la physiologie.
Le second fluide produisant la partie ligneuse compacte
qui enveloppe progressivement ces vaisseaux
et les recouvre tout à fait aux approches de l’hiver,
a-t-il la même origine, la même composition ; en un
mot, est-il aussi du cambium?
Pour son origine, je soutiens que, quoique généralement
presse et dirigé, comme le premier,du sommet
des tiges vers leur base, sans qu’on puisse attribuer
cet effet à une cause physique, mais bien à une force
(t) Les vaisseaux provenant des feuilles de la séve d’août,
n ayant pas ordinairement le temps de se parfaire par l’exercice
de leurs fonctions (circulation), restent ordinairement, comme
ceux des bourgeons, à l’état rudimentaire.
ET LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 343
organique ou physiologique , il ne provient pas exclusivement
et directement des feuilles ; la preuve,
c’est q u e , lorsqu’on isole une bande d’écorce dépourvue
de bourgeons, on obtient dessous un accroissement
sensible de cette matière ligneuse compacte,
ordinairement privée de vaisseaux. On y trouve
bien quelquefois de petits vaisseaux ; mais l’anatomie
m’a prouvé qu’ils proviennent, soit de ramifications
déliées qui se produisent sur les vaisseaux anciens
sous-jacents qui sont partiellement restés vivants, soit
de cellules animées ou de petits bourgeons rudimentaires
qui s’engendrent aux bords supérieurs et laté'
raux de ce lambeau isolé, lesquels envoient constamment
leurs vaisseaux radiculaires vers la base
organique du sujet (1 ).
Disons plus : cent expériences m’ont démontré,
ainsi qu’à Duhamel du Monceau ( Physique des arbres,
t. II, liv. IV, cbap. III, p. 42; pl. 7, fig. 63 et
64 ) et à presque tous les vrais physiologistes, que ce
dernier fluide rayonne des parties intérieures vers les
extérieures, et que, dans le cas spécial que je viens
de signaler, les lissus ligneux qu’il forme sont toujours
plus abondants, plus charnus et plus tendres à
la base organique qu’au sommet.
Ils ne descendent donc pas, au moins directement
el uniquement, des sommités de l’arbre, entre l’écorce
et le bois ; ils ne sont donc pas produits exclusive-
(I) Le même phénomène a lieu sur une tige ou un rameau renversé,
courbé vers le sol.