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 comme  le  parenchyme  qui  les  produit. 
 Reste  enfin  la Glaciale  (Mesernbrianlhenium  cristal-  
 Iinum)  dont  le  liquide  des  poils  vésiculeux  colore  en  
 bleu  le  papier  rouge  de  tournesol.  .le  donne  l’assurance  
 à  noire confrère  que  depuis  1807 je  connaissais  
 la singulièi-e nature et les propriétés de ces corps. Elles  
 m’ont  été  enseignées par  mon  maître  et  ami  Lefèvre  
 de  Villebrune,  le  célèbre  polyglotte  traducteur  des  
 Aphorismes d’Hippocrate. 
 Je  dirai  de plus,  à notre confrère,  qu’ayant rencontré  
 en  1817  cette  plante  à  Sainte-Croix  de Ténériffe,  
 j’ai  de  nouveau  procédé  à  la  vérification  de  l’acidité  
 des  liges,  des  feuilles  et autres  organes  de  la végétation, 
   et de  la  constance  des  alcalis dans les poils  vésiculeux; 
   et  que,  de  plus,  j ’ai  trouvé  un  phénomène  
 très-curieux,  inexplicable  alors  pour  moi,  mais  que  
 j’ai  très-bien  compris  depuis  par  la  tbéorie  de  notre  
 illustre  et  regrettable  confrère M.  Dutrocbet,  sur  l’endosmose  
 et  l’exosmose. 
 Ce  fait,  le  voici :  N’ayant pu  herboriser  à Ténériffe  
 dont  l’entrée  nous  avait été  refusée,  j’envoyai  un  soldat  
 du  lazaret  me  cueillir  des  plantes  dans  les  campagnes  
 du  voisinage du port.  Il  revint le  soir  avec une  
 énorme  brassée de plantes  fanées,  parmi  lesquelles  se  
 trouvaient de nombreux  jfieds  de Mesembrianihemurn  
 cristallinum, sur  lesquels je  renouvelai les  exjjériences  
 qu’ou  m’avait  enseignées  en  1807.  Je  coupai deux  ou  
 trois branches  de  cette  singulière  plante,  et  les  plaçai  
 dans  un  verre  avec  un  j)eu  d’eau.  Le  lendemain  matin, 
   en  poursuivant mes recherches,  la pensée me vint  
 d’essayer aussi  l’eau  du  verre  où  avaient  séjourné  ces  
 branches,  et je  fus  très-surpris de  voir  le papier rouge  
 passer  au bleu  ( 1  ). 
 Comment  se  fait-il  qu’une  plante  essentiellement  
 acide pût  verser  une  aussi grande quantité  de matière  
 alcaline?  C’est  ce  dont,  alors,  il  me fut  impossible de  
 me  rendre  compte. 
 Depuis  que  le  savant  Dutrocbet  a  publié  sa  belle  
 tbéorie,  ce  fait  s’est,  pour  ainsi  dire,  expliqué  de  lui-  
 méme. 
 Les  branches  flétries  se  sont  imprégnées  d’une  
 grande  quantité  d’eau.  Tous  les  tissus  sont  devenus  
 turgescents,  et les poils bulleux  de  la périphérie  ayant  
 absorbé  par  l’intérieur  et  j>ar  l’extérieur,  ont  versé,  
 par  exosmose, dans  le  liquide  restant dn  vase,  le produit  
 de  leurs  sécrétions particulières.  L’eau  absorbée  
 par les  autres  tissus  a  servi  à  la  nutrition,  à  la  transpiration, 
   etc. 
 Plusieurs  fois  depuis,  et hier encore,  j’ai  renouvelé  
 cette  expérience  et  elle  a complètement  réussi. 
 Je  n’ignorais  donc  pas,  ainsi  que  notre  confrère  
 semble  le  croire,  ces  faits  de  sécrétion  et  d’élimination  
 de  matières  alcalines  par  les  poils  excréteurs  de  
 certains  végétaux;  je  les  avais  donc,  au  contraire,  
 étudiés avec  tout  l’intérêt qu’ils méritent (2 ). 
 (1)  Toutes  les  autres  plantes  que  j’ai  observées  depuis  par  ce  
 moyen,  moine  les  Ürticées,  se  sont  montrées  acides  dans  le même  
 espace de  temps.  On sait que l’eau de  ces  sortes  de macérations de-  
 vient promptement  alcaline. 
 (2)  Il  in’a suffi  de  verser  quelques  {^outtes  d’eau  distillée  sur  les