i)i NOTES SUR L’ANATOMIE
l ’orgaiiographie, et les expliquer d’une manière normale.
Partout et toujours nous trouverons les mêmes
causes et les mêmes effets.
Il serait donc superflu d’entrer ici dans de nouveaux
développements sur la théorie des mérithalles ; chacun
la connaît aujourd’hui ( I).
La question qui domine dans cette discussion si
complexe est celle du développement en diamètre des
tiges : il s’agit de savoir si elles s’accroissent de haut
en bas ou de bas en haut : la solution de cette question
nous donnera celle de presque toutes les autres.
Prouvons donc par des faits incontestables que
l’accroissement en diamètre des tiges s’opère de haut
en bas , et q ue, comme je l’ai dit dans mon Organographie
(2), il ne monte dans les tiges que des principes
nourriciers et en voie d’élaboration, et que tous
les principes élaborés, organisateurs ou organisés,
descendent et se solidiflent progressivement du sommet
du végétal à sa base.
La première preuve qui s’offre à nous est celle de
la décortication circulaire.
(1) Comme je l’ai dit dans mon Org^^7^og■e/^íe, cette théorie offrira
sans doute quelques exceptions, mais sans cesser d’etre générale et
vraie. Quelle science d’ailleurs n’a pas les siennes? Ces exceptions,
dès qu’elles seront bien connues et constatées, loin d’être un
obstacle, nous ouvriront au contraire de nouvelles voies pour les
classifications botaniques et organograpbiques. Dès que nous connaîtrons
de nouveaux effets, nous en rechercherons les causes.
(2) Voy. Gaudichaud, Organographie, p. 46.
« nfm
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS. 95
Si, au premier printemps, an moment ovi l’écorce
commence à se détacher du bois, on enlève une bande
circulaire, régulière ou irrégulière d’écorce, on ne
tarde pas à voir un bourrelet se former au bord supérieur
de cette décortication (1 ).
On sait que, malgré cette opération, le végétal peut
vivre encore un grand nombre d’années, et que, chaque
année, le bourrelet reçoit une nouvelle couche
de tissus ligneux.
11 arrive souvent que le bourrelet, gagnant de proche
en proche du sommet à la base de la cicatrice (2),
finit par la franchir et par atteindre le bord inférieur.
Dans ce cas, les tissus ligneux, dès qu’ils ont atteint le
bord inférieur, reprennent leur cours naturel vers la
base du végétal, et la plaie finit souvent par se combler.
A plus forte raison, ce phénomène se produit lorsque,
au lieu d’enlever un anneau complet d’écorce, on
laisse une bande de cette écorce pour réunir la partie
supérieure à l’inférieure.
Dans ce cas, le bourrelet ne devient pas très-gros ;
les tissus ligneux, trouvant un passage libre, s’y portent
et vont au-dessous reprendre leur cours naturel
de descension (3).
Ainsi donc, non seulement la théorie, mais des faits
matériels prouvent c[ue, dans tous les cas de decorti-
(t) Voy. Gaudichaud, Organographie, pl. 16 , fig. 19, 21 ; pl. 17,
lig. 1 , 2 , 3 , 4 , 5 , 6 , 7 , 9 , 10. — Magasin p itto re sq u e , t. XII,
p. 53, fig. 3.
(2) Gaudichaud, Organographie, pl. 17, fig. I , 2 , 3, 6, 13.
(3) I d ., ib id ., pl. 16, fig. 20.