bourgeons, et de procbe en procbe, n’arrivera-t-on
pas à la démonstration complète de ce fait, que tout
s’organise dans les bourgeons et avant tout dans les
pbytons qui les composent, et qu’au fur et à mesure
qu’d se produit de nouveaux pbytons, le bourgeon
s exhausse , la tige , la soucbe ou les racines grandissent
en .toutes proportions, sans collet et conséquemment
sans filets ascendants ?
II restera, je le prévois b ien, pour expliquer ces
faits, selon moi si simples et si naturels, le tissu générateur;
mais ce tissu, tout puissant qu’on le suppose,
ne fera pas monter, dans les bourgeons naissants,
les filets radiculaires que la nature a destinés à descendre
et dont, par des centaines de preuves matérielles,
nous avons démontré la force constante, invariable
et irresistible de descension.
Les bourgeons qui naissent sur des boutures de
fragments de racines ou sur des parties ligneuses uniquement
composées de tissus cellulaires et de filets
descendants, sont donc, dans l’origine, entièrement
cellulaires, et ce n ’est que plus tard qu’y apparaissent
des filets d ’une nature distincte. Les premiers filets
qui se créent dans les pbytons naissants, caractérisent
ce que j ’ai nommé le système ascendant : système
dont on connaît maintenant la nature et l’organisation
; tandis que d’autres filets qui se montrent un
peu plus tard et qu’on voit descendre des bourgeons,
ramper sur les boutures et croître, de plus en plus
par leur partie inférieure, caractérisent le système
descendant, radiculaire ou ligneux.
Si donc rien ne monte des racines et des boutures
formées de fragments de racines (1) dans les bourgeons
, il est clair que tout s’organise dans ces bourgeons,
et le système ascendant qui produit faccrois-
sement en bauteur , et le système descendant qui
produit l’accroissement en largeur. Ces deux effets
sont évidents partout, et les preuves, si vous en voulez,
et tant que vous en voudrez, ne feront pas défaut.
Je vous en ai déjà montré une incontestable, fournie
par une bouture de Cordjline australis, et je suis prêt
à vous en présenter beaucoup d’autres.
Ne nous arrêtons donc pas davantage sur des théories
qui, n’ayant pas un seul fait évident pour base,
ne reposent que sur des observations microscopiques,
d’ailleurs bien faites, du moins j’aime à le croire,
même au détriment des miennes, mais insuffisantes
et complètement stériles, surtout dans ce cas particulier.
11 y a longtemps que les observateurs sérieux, dégoûtés
par les inutiles efforts de près d’un siècle de
labeur et d’infructueux essais, ont fait justice de ce
moyen pour les recherches anatomiques, organograpbiques
et physiologiques prises dans leur véritable
signification.
J’ai assez longuement, sinon assez clairement, développé
les nouveaux principes de pbytologie que je
(1) Toutes les autres Boutures sont exactement dans le même
cas. Je déclare q u e, dans toutes les expériences que j’ai tentées, je
n’ai jamais rien vu monter, si ce n’est le système ascendant, et que
rien ne peut démontrer l’ascension des accroissements ligneux.