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Ainsi que je viens de le dire, il m’a suffi de partager
, par une double section longitudinale, cette portion
supérieure et morte de la tige, en trois parties,
pour obtenir, par une macération attentivement soignée,
les anatomies que j ’ai l’honneur de montrer à
l’Académie.
loutes les trois, comme on va le voir, sont démonstratives
, évidentes, incontestables, et prouvent
que rien, absolument rien de ce que M. de Mirbel a
émis relativement au mode d’insertion et d ’agencement
des filets de la région centrale de ce végétal n’est
conforme à la vérité.
Cbacun de vous, messieurs, peut voir sur ces pièces
anatomiques, que les deux extrémités des filets sont
fixées du même côté de la tige ; que ces filets forment
des arceaux échelonnés et en quelque sorte imbriqués,
dont les sommets sont diversement arrondis ou arqués ;
que jamais ils ne sont insérés par l’une de leurs extrémités
sur un des côtés de la région centrale, et par
l ’autre extrémité sur le côté diamétralement opposé.
La divergence d’insertion entre les deux bouts de
ces filets est même si faible dans ce CordyUne austra-
lis, que presque toujours l ’extrémité inférieure est située
au-dessous de l’extrémité supérieure, et, pour
ainsi dire, sur la même ligne verticale.
La preuve , puisque j’ai résolu de n’avancer jamais
rien sans preuves, c’est que ces légères tranches de
tiges, qui n’ont tout au plus que cinq à six millimètres
d’épaisseur, portent les deux extrémités de presque
tous leurs filets.
Ces filels ne se croisent donc p a s, comme on l’a
d it, dans le milieu de la région centrale ou médullaire,
en se fixant alternativement par un bout sur l’un
des côtés de la péripbérie interne de cette région, et,
par l’autre bout, sur le côté diamétralement opposé
(1). Ils ne forment donc pas de ces décussations
centrales qu’on a comparées à des clepsydres.
Est-il possible , je vous le demande , messieurs , de
fournir des preuves plus matérielles que celles-ci, de
l’erreur d’observation dans laquelle notre savant confrère
est tombé? J’en appelle sur ce point à tous les
bommes impartiaux et à M. de Mirbel lui-même.
Ce qui, sans nul doute, aura trompé M. de Mirbel,
c’est la disposition hétérogène que prennent parfois
ces filets par la dessiccation et le retrait de toutes leurs
parties, comme on peut en voir un exemple sur la
pièce que j’ai l’honneur de mettre sous les yeux de
l’Académie.
Tous ceux qui examineront cette anatomie reconnaîtront
facilement avec m o i, que la décussation
anormale qui se produit par la contraction des parties
ne s’étend pas d’un travers de tige a 1 autre, mais seulement
entre les filets d’une section latérale de la région
centrale, et que ces filets ne sont que mécaniquement
et irrégulièrement entraînés, par 1 altération et
le racornissement des tissus cellulaires et vasculaires,
vers la droite ou vers la gaucbe, où ils se portent in-
(1) C’est à dessein que je me répète et que j’emploie souvent les
mêmes expressions.