3 ' i RECHERCHES SUR L’ACCROISSEMENT
Si, en général, les méritlialles tigellaires, pétiolaires
et limbaires, les trois articles des phytons normaux,
sont séparément soumis aux mêmes causes de
développement; si, dans chacune de ces parties, prises
isolement, les forces se centralisent et deviennent,
pour ainsi dire, individuelles, égales ou plus ordinairement
inégales ; et si, dans toutes les trois, la puissance
de végétation se ralentit par degré et finit par
s’arrêter complètement à la base, alors qu’elle persiste
et augmente même pendant un certain temps au sommet,
ne sera-ce pas, pour tous les physiologistes, une
preuve de plus à l’appui des principes d’organographie
que nous avons institués, et, en même temps,
une nouvelle démonstration de la théorie des méritballes
que nous avons proposée et que nous ne cesserons
jamais de défendre ?
Qui donc, pour peu qu’il soit imbu des lois qui
régissent les développements des corps organisés, ne
reconnaîtra, dans ces faits si simples et en apparence
superficiels, trois centres naturels et bien distincts de
formation, analogues à ceux qui caractérisent certaines
parties des animaux (1 ) : un premier pour le
(I) Certains botanistes, peu versés dans l’anatornie des plantes
et qui pourtant nous font une rude opposition dans des lieux o ù ’
bien a tort, ils se croient inexpugnables, vous diront qu’il n’v 1
aucun rapport à établir, et qu’il n’existe pas la moindre analoeie
entre les articles des végétaux et ceux des animaux, par la raison
disent-ils, que les vaisseaux des plantes sont continus dans le(
feuilles articulées aussi bien que dans celles qui ne le sont pas fait
que nous avons complètement établi. Mais ces botanistes oublient
peut-etre que les plantes sont des êtres uniquement cellulo-vasculalmérilballe
tigellaire, un deuxième pour le méritballe
pétiolaire et un troisième pour le méritballe limbaire
(simple ou divisé), centres représentant le corps et les
membres ou articles d’un même individu, d’un même
phyton; membres ou articles qui nous sont encore
dévoilés par l’anatomie, par l’alternance des systèmes
vasculaires ( 1 ) , jiar de nombreux avortements partiels,
et, enfin, lorsque certaines feuilles normales ont
accompli leurs fonctions physiologiques, par la désarticulation
de ces trois parties, c’est-à-dire du limbe et
du pétiole, du pétiole et du méritballe tigellaire persistant
(2 ), ou corps du pbyton, qui sert à constituer
la tige complexe?
De tels faits n’ont pas besoin de commentaires, et
nous pensons qu’il doit suffire de les signaler pour en
faire comprendre toute l’importance.
Le but que nous nous sommes proposé d’atteindre,
dans cette première communication, est, avant tout,
d’appeler l’attention des oljservaleurs sur ce point
essentiel et peut-êlre trop négligé de la science; de
signaler ces expériences simples et faciles aux hortires,
et que dans les animaux, les vaisseaux du corps communiquent
aussi parfaitement bien avec le bras, l ’avant-bras, la main, etc. Il
n’y a , sans nul doute, aucune comparaison sérieuse à faire entre
les membres des végétaux et ceux des animaux ; mais nous dirons
qu’on pouvait être plus heureux dans l ’expression de leurs caractères
distinctifs.
(1) "Voy. Gaudichaud, Organographie, ])1. I , iig. I , 2 , 3, 4, 5
et 6 ; pl. 2 ; pl. 6, lig. 61.
(2) I d . , ih i d . , pl. 2 , n” 3 ; pl. 6 , lig. 51; pl. 10, lig. 1 ; pl. 12.,,
lig. 17, o, etc.