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ne les pénètre, si ce n’est la séve ou, pour mieux
dire, riuimidité qui les alimente, et qu’il s’échappe de
ces phytons des tissus ou filets radiculaires qui descendent
à l’état de simples filets ou de racines, soit
entre le bois et l’écorce, soit dans le s o l, soit dans
l’eau.
N’avons-nous pas convenablement prouvé que des
bourgeons, des bulbilles, etc., naissent sur de très-
petits fragments de plantes monocotylées ou dicotylées
, et qu’ils se développent sans rien emprunter
d’organisé, de vasculaire surtout, aux parties vivantes
(fragments de racine, de tige, de branche, de rameau,
de feuille, de fleur, de fruit) d’où ils émanent;
et que tous, dès qu’ils sont nés ou engendrés et
arrivés à un certain degré de composition organique,
émettent des filets radiculaires ou de véritables racines
?
Enfin, les embryons végétaux d ont, aujourd’bui,
tous les anatomistes ont fait l’étude microscopique,
n’engendrent-ils pas, bien qu’ils soient isolés (comme
les embryons de l’autre règne organique), toutes
leurs parties vasculaires ou autres , sans le concours
des plantes qui les produisent et des fruits qui les renferment;
et ne savons-nous pas maintenant que, dans
ces formations sjjontanées, le système vasculaire ascendant
précède toujours le système descendant ou
radiculaire ?
Je recevrai bientôt, de l’île Bourbon, des tiges de
Dracæna, de Cordjline, â'Areca, de Pandanus, etc.,
sur lesquelles on a fait des décortications ou entailles
profondes, circulaires. Je n’en ai pas encore vu , et
cependant j’annonce d’avance qu’elles auront un
bourrelet ligneux au bord supérieur de ces entailles,
et cju’il n’y en aura pas de traces au bord inférieur
c[ui, au contraire, restera notablement affaissé.
C’est une expérience qu’on peut faire dans les serres
du Muséum, où les Dracæna et les Cordjline abondent
, si l’on veut s’assurer par soi-même de l’exactitude
de ce que j’avance.
Là ces expériences réussiront aussi bien, mieux
même, cjue dans les régions trojiicales , par la raison
qu’il n’y a , dans les serres, ni transitions subites de
température, ni orages, ni vents impétueux, pour en
contrarier la marche ou les briser, accidents que j’ai
vus souvent arriver.
Qu’on fasse donc une décortication ou une entaille
circulaire, profonde, sur un tronc ou un rameau de
Dracæna, de Cordjline ou de tout autre végétal monocotylé
ligneux, et l’on obtiendra un bourrelet au
bord supérieur de la lésion, et il ne montera aucun
tissu vasculaire jusqu’au bord inférieur.
Si, je le redis, vous faites une décortication circulaire,
si, après cette opération, le bourgeon terminal
continue de former des feuilles, et conséquemment
de croître en bauteur, force sera de reconnaître que
les filets qui, comme on le dit, vont à la rencontre de
ces feuilles, ne viennent ni des racines auxiliaires ni
du collet : et si, plus tard, vous voyez manifestement
un bourrelet ligneux se constituer au bord supérieur
de la décortication, y former des racines, etc., et que