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sommet de la tige, lorsque le végétal n’est pas articulé
( 1 ).
C’est au sommet du canal médullaire de l’embryon
que s’engendrent successivement, et plus ou moins directement,
les uns dans les autres, les nouveaux individus
ou pbytons qui viennent constituer le bourgeon (2 ).
Au fur et à mesure qu’ils s’engendrent au centre et
sont refoulés, par ceux qui les suivent, vers la circonférence
, ils grandissent, forment leur système vasculaire
ascendant exactement comme l’embryon a formé
le sien, et de leur base partent des fibres radiculaires
q u i, se dirigeant du centre vers la circonférence,
descendent sur l’embryon dans des voies qui leur sont
naturellement préparées vers la péripbérie externe du
système vasculaire ascendant de celui-ci.
D’où il résulte que, dès que le second individu est
constitué, et qu’il a envoyé ses tissus radiculaires sur
le premier, celui-ci a naturellement accru e t, pour
(1) Voy. Gaudichaud, Organographie, pl. 7, fig. 4 1 . Le canal
médullaire, dans les Monocotylés comme dans les Dicotylés, est
généralement terminé en pointe à la base des tig e s , des branches et
des rameaux, par la raison que les phytons qui commencent les tiges
(les embryons), les bourgeons, les branches et les rameaux, sont
constamment très-réduits. Dans un assez grand nombre de végétaux
ligneux, le canal médullaire des branches normales ne communique
avec celui des tiges que par une sorte de rayon médullaire élargi.
Le canal médullaire des branches adventives n’a généralement
aucun rapport avec celui des tiges.
Beaucoup de ces greffes sont dans le morne cas.
(2) Id . , ib id ., pl. I , fig. S, 6, 8 et 9 ; pl. 3 , lig. 3, 4 et 1 0 ;
pl. 8, fig. S.
E ï LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 337
ainsi dire, doublé sou faisceau vasculaire ou ligneux.
Le troisième individu en fait autant relativement au
deuxième et au premier, et il en est successivement
ainsi de tous les autres (1 ).
Les voies du premier individu ( phyton embryonnaire),
destinées à recevoir les tissus radiculaires du
deuxième (phyton primordial), sont très-variables et
relatives aux groupes naturels (2). Dans la plupart
des Dicotylés, elles sont situées dans les faisceaux
vasculaires mêmes du système ascendant, dont la complexité
est aujourd’bui bien connue; elle l’était à peu
près du temps du célèbre Grew.
Il serait difficile de faire comprendre sans figures la
composition générale de ces faisceaux ; d’entrer dans
les détails minutieux de leur organisation , ainsi que
nous le ferons dans notre Anatomie, si nous pouvons
la publier un jour. Bornons-nous à dire que, sur une
coupe transversale, ils sont situés vers la partie
moyenne de l’épaisseur des jeunes tiges ou tigelles,
disposés en cercle complet ou interrompu, de forme
généralement ovalaire, et qu’ils se composent de plusieurs
sortes de tissus rangés par couches ou séries
(1) C’est cette disposition qui établit la continuité du canal médullaire
de l’embryon ou premier phyton au deuxième, de celui-ci
au troisième, etc. (Gaudichaud, Organographie, pl. t, fig. 9 ;
1)1. 2 ; pl. 7, fig. 4 1 , 42 et 4 4 ; pl. 8, fig. 3, 5 et 6; p l .’9, fig. 2
et 5 ; pl. I l , f i g . 1 4 ; pl. 12 , fig. t, 15 et 16.)
(2) Elles semblent manquer quelquefois; alors ce second individu
donne une racine distincte analogue à celle de l ’embi-yon
(Gaudichaud, Organographie, pl. 1, fig. 2 ; pl. 3, fig. 4 ; pl. 4,
fig. 6 , 7 , 8 , 9 , 1 4, 15.)
B o n i t e . — Botanique. Tome I I . 22