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NOTES SUR L’ANATOMIE
avaient l'omié une sorte de bourrelet cellulaire haut
de un à deux millimètres. C’est alors que j’ai pu voir
que plusieurs ifentre elles s’animaient et se convertissaient
rajiidenient en bourgeons.
Des exjieriences très-difficiles, mais qui ont complètement
réussi, m’ont prouvé que, dès que ces cellules
animées sont arrivées cà l’état de pbytons ou de
premiers individus des bourgeons, elles envoient des
jiiolongemeiits radiculaires sur le corps ligneux préexistant
des tronçons de racines.
On sait maintenant que les racines n’ont pas de canal
médullaire, et conséquemment pas de tracbées.
Les tracbées qui aiiparaissent dans les nouvelles
productions des bourgeons s’y créent donc iiaturelle-
iiient.
C est pour cela que j ’ai choisi pour la démonstration
de ce fait des tronçons de racines.
11 est inutile de dire q u e , sur des racines entières,
naturellement fixées au sol et également coupées
transversalement, le même phénomène a lieu, et qu’il
se produit avec non moins de facilité sur des troncs (1),
des branches et des rameaux, comme sur des fragments
de ces parties.
Si le bourgeon se développe au-dessous du sommet
tronqué de la bouture, de la racine entière, du tronc,
de la branche ou du rameau, tout ce qui sera situé
au-dessus des bourgeons ne tardera pas à mourir,
■l’en ai sommairement indiqué les causes dans mes
troisièmes notes.
(1) Voy. Gaucliobautl, Organographie, pl. 17, |ig, g.
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS. 91
11 est aujourd’hui bien inutile de dire que, dès que
le premier individu ou pbyton est arrivé à un certain
degré d’organisation, il donne naissance à un
deuxième, le deuxième à un troisième, etc., qui tous
envoient successivement leurs tissus radiculaires à la
surface du corps ligneux de la bouture, de manière
que les vaisseaux radiculaires du dernier individu
formé enveloppent tous les autres.
Sur une première bouture, les tissus radiculaires
étaient à peine visibles au-dessous du point d’attache
des bourgeons ; sur une deuxième, observée un peu
plus tard, ils descendaient au tiers supérieur de la
longueur ; sur une troisième , qui était plus avancée,
ils descendaient un peu plus bas; et enfin plus bas
encoi e, sur une quatrième ; sur une cinquième, ils atteignaient
la base de la bouture, mais sans former encore
de racines.
Ce ne fut que vers la fin de l’année que j’obtins des
racines à la base de quelques-unes de ces boutures.
Dans cette dernière expérience, on voit très-distinctement
les vaisseaux radiculaires descendre le long
des rameaux, passer sur la tige, et de là dans les racines
nouvelles.
Ces faits, des plus coucluanls, et qui me semblent
ne rien laisser à désirer, vont nous donner 1 explication
exacte de tous ceux que je vais faire passer sous
vos yeux.
'Vous comprendrez messieurs, que puisque nous
prouvons que des bourgeons se formant de tontes
pièces à l’une des extrémités d une liouture de racine,