D’ailleurs je vous fournirai de nombreuses et belles
]>reuves à l’appui de celte vérité dès que je pourrai
aborder les faits généraux, encore si peu connus et si
mystérieux, de la pliysiologie.
Par un procédé fort simple, et que je ferai connaître
procbainement, je puis avec toute facilité me procurer,
même par milliers, des cellules animées et primordiales
des bourgeons adventifs.
Disons pourtant qu’il est beaucoup plus simple et
plus facile d’aller les cbercher au centre des bourgeons,
qui, eux, ne manquent jamais. En effet, chaque
bourgeon, quelque soit son degré de développement,
est toujours terminé, au centre, par une cellule.
Dès que, daus nos climats, la végétation commence,
la cellule située au centre et au sommet organique du
bourgeon s’anime. Cette cellule fait naturellement
partie du tissu au sein duquel elle est située, et ce
tissu appartient, quelque court et l éduit qu’il soit, au
méritballe tigellaire de l’individu, très-petit, qui l ’a
précédé dans l’organisation.
Que forme cette cellule en s’animant (])? une petite
masse particulière de tissu cellulaire naissant, qui
reste fixée ou greffée par sa partie inférieure à celle
qui lui a donné naissance, et dont elle ne diffère au
bout d’un certain temps que par la ténuité et la plus
grande transparence de ses jeunes cellules.
Les cellules de la masse médullaire ambiante sont
(I) Voy. OAmVK\aud,Orgaiiogc/iic{Conipti:s rendus, Ionie XIV,
p. 973).
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS. 57
jeunes aussi, et en général peu distinctes, surtout dans
les Monocotylés, où tout le centre du bourgeon est
diaphane ; mais elles se dessinent très-nettement dans
les Dicotylés, par exemple dans le tilleul, où le tissu
médullaire est légèrement opaque et coloré, tandis
que la cellule bourgeonnieiine est incolore et diaphane.
En se développant, cette cellule bourgeonnienne
forme un petit corps hémisphérique qui, s’il naît au
centre d’un bourgeon, soulève les appendices foliacés
produits par le développement des cellules précédentes,
arrivées à l’état de phytons, comme la cellule
qui s’animera dans son centre soulèvera bientôt le
sien.
Cet appendice foliacé de chaque pbyton a toujours
une ouverture plus ou moins distincte vers son sommet,
comme chaque embryon (1 ) et chaque ovule ont
la leur. C’est par cette ouverture que la seconde
(I) Voy. Gaudichaud, Organographie, f i . 4 , fig. 2' A,-pl. b ,
fig. 2 , 13 k. — Idem , Voyage de la B o n ite , pl. 6 2 , fig. 1 6 , 1 7 ,
19. — Ad. de Jussieu, A n nales des Seiences n a turelles, 2' série,
t. X I, p. 34b. — Voyage de la B o n ite , pl. 5 9, L in s to n aM a r tii.
— Fig. 7, coupe verticale de la moitié inférieure grossie d’un embryon,
dans laquelle on voit ; une partie de l’embryon et sa cavité ;
une feuille primordiale perforée sur le côté ; une feuille secondaire
perforée au sommet; une feuille ternaire également perforée au
sommet ; enfin la cellule bourgeonnienne arrondie à la base. —
Fig. 10 , coupe verticale des feuilles secondaires et ternaires, et
la cellule bourgeonnienne à la base et au centre. — Fig. H , la
même figure entière.
Ces parties, figurées depuis 1 8 1 2 , n’étaient pas destinées à ce
travail.