léuille sort de la première ou du cotylédon, que la
troisième sort de la seconde, comme toutes les autres
sortiront de celles qui les auront précédées dans l’organisation
(I).
La cellule qui s’organise en ovule, la cellule qui
s organise en embryon, la cellule qui commence un
bourgeon, comme toutes les cellules qui se trouvent
au sommet et au centre des embryons, des bourgeons
ou dans l’aisselle de leurs appendices foliacés, conséquemment
daus l’aisselle de toutes les feuilles, forment
toujours, dans les Monocotylés, des individus distincls
qui s’organisent normalement pour les fonctions qu’ils
sont appelés à remplir.
Le premier individu constitué en produit un second
dans son centre ; celui-ci soulève la partie pétiolo-lim-
baire du premier; les troisième, quatrième, cinquième,
etc., en font autant; de là résulte ce que nous
nommons un bourgeon, bourgeon qui est composé
de petits cônes emboîtés les uns dans les autres, et au
centre desquels ou trouve toujours la cellule productrice
destinée à perpétuer le végétal.
Maintenant, que l’axe médullaire du végétal, comme
celui du dernier pbyton formé, dans lequel s’animera
toujours la cellule axifere, soit conique, comme cela
a lieu le plus ordinairement; qu’il soit borizontal (2),
concave ou fortement déprimé dans le centre, comme
cela existe dans les grands Dattiers, le phénomène n’eu
(1) Voy. Gaudichaud, Organographie, pl. I , %. 3 , c/; pl. 3 ,
lig. i , a , h, r, d ; pl. 4, lig. 2', h.
(2J I d , , ib id ., pl. 3 , fig. 3 , s ; pl. 4 , lig. 5', 2'.
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS. 59
sera pas moins toujours le même et de la plus grande
simplicité.
Les Dattiers sont rares et difficiles à se procurer ;
mais il n’en est pas de même des embryons de cet
arbre, puisque chaque fruit porte le sien , et que les
dattes abondent dans le commerce.
Or, je soutiens qu’un embryon de Dattier est un
véritable bourgeon naissant, de tout point comparable
à un bourgeon adventif qui n’aurait encore formé que
ses deux ou trois premiers individus, dont le premier
serait le cotylédon, le second une feuille primordiale,
et le troisième la cellule animée, ce q u i, la forme du
cotylédon à part, représente aussi très-exactement les
trois dernières parties centrales d’un bourgeon ordinaire.
J’ai fait un grand nombre d’analyses de bourgeons
de monocotylés , particulièrement de Palmiers, mon
Organographie en fait foi (1) ; mais j’avoue que je ne
me serais jamais hasardé à aller chercher la cellule
animée dans le centre du bourgeon d’un très-gros arbre
de cette famille.
C’est toujours sur de jeunes bourgeons et sur des
embryons que j’ai opéré.
Là, les difficultés sont moindres, ce qui n’empêche
pas qu’elles soient encore fort grandes : aussi déclaré-
je franchement que, malgré mon assez grande habitude
des expériences, je n’ai pas sacrifié moins de
cinq à dix bourgeons et embryons de chaque espèce
(I) Voy. Gaudichaud, Organographie, pl. I , lig. 8 , 9 ; pl. 3,
fig. 3 , 1 0 ; pl. 4, fig. 5'.