rapprochées. Au bord supérieur de la première il s’est
formé un très-gros bourrelet. Les deux lambeaux d’écorce
séparés par les trois décortications ont formé
des bourgeons adventifs , dont les tissus radiculaires
ligneux enveloppent circulairement la tige (1).
D’assez gros rameaux, qui se sont développés au-
dessous de la troisième plaie, y ont produit un notable
accroissement ligneux.
Sur cette autre tige de saule, j ’ai isolé deux jeunes
bourgeons qui, en se développant, ont envoyé leurs
vaisseaux radiculaires jusqu’au bord supérieur de la
seconde décortication, exactement comme tous ceux
de l'arbre ont envoyé les leurs au bord supérieur de
la première; au-dessous, le même phénomène se reproduit
encore (2).
Le frêne, comme l’on sait, a les feuilles et conséquemment
les bourgeons opposés. Les méritballes tigellaires,
dans les rameaux de cet arbre, sont souvent
très-allongés ; ici il en est qui n’ont pas moins de
vingt-cinq centimètres.
J’ai, par des décortications circulaires, isolé alternativement
les pai ties de la tige qui portent des bourgeons
et celles qui en sont privées. Il n’y a pas eu
d'accroissement ligneux dans ces dernières parties,
auxquelles il a été extrêmement difficile d’enlever
l ’écorce, tandis que dans les autres, qui se sont écor-
cées avec la plus grande facilité, on voit très-distinc-
(1) J’ai obtenu des faits analogues sur des Monocotylés {D ra cæna).
(2) M. Gaudichaud montre à l’Académie toutes ces anatomies.
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS. 103
rement les vaisseaux radiculaires qui descendent des
bourgeons, et vont jusqu’au bord supérieur des cicatrices
qui les limitent inférieurement.
Dans cette expérience, et dans toutes celles qui sont
de la même nature, on remarque que les vaisseaux
radiculaires naissants sont très-petits comparativement
aux anciens, qui pourtant ne datent que du commencement
de l’année; ces vaisseaux grandissent
donc. Cette expérience a été faite du 15 juin au
15 juillet 1843.
Ainsi donc, si nous isolons d’une manière quelconque
des bourgeons sur certaines parties des tiges, soit
par des décortications circulaires, ovales ou autres,
nous obtiendrons à part tous les produits ligneux de
ces bourgeons.
Voici une expérience dans laquellej’ai isolé, sur un
saule, deux bourgeons axillaires, dont les tissus ligneux
descendent jusqu’au bord inférieur de la bande
d’écorce conservée. On voit que ces tissus ligneux
marchent régulièrement jusque près de la base, et que
là, se trouvant gênés dans leur mouvement de descension
, ils se mêlent en formant une espèce de remous.
S i, maintenant, nous isolons une partie d’écorce
privée de bourgeons, nous aurons encore un léger
accroissement ligneux, mais uniquement cellulaire,
tant qu’il ne s’animera pas de cellules, qu’il ne se
produira pas de bourgeons ou de ramifications de
filets.
Dans l’exemple que je mets sous les yeux de 1 Académie,
un grand nombre de cellules du bord sujie