phyloiiieniie. LTuie et l’autre, dans certaines circoii-
slauces, peuvent durer très-longtemps.
Ces notions abrégées de physiologie étaient indispensables
ici pour l’intelligence de mes notes.
Maintenant je reviens à mon sujet :
Tous les individus ou phytons se forment les uns
dans les autres, les uns sur les autres, les mis par
les autres, et chacun a son organisation à part, son
système vasculaire à part, ses fonctions à part, et,
avant tout, sa vie à part.
.le démontrerai facilement, dans ma Physiologie,
que la vie générale du végétal est secondaire et dépendante.
Qu’est-ce donc maintenant pour nous qu’un bourgeon
?
C’est encore une cellule animée et plus ou moins
complètement constituée en pbyton.
C’est toujours un être distinct, qui naît tout greffé
sur une partie quelconque d ’un végétal, sur un fragment
de végétal comme sur un végétal entier (1 ),
dont, après avoir reçu la vie, il reçoit encore la première
et la principale nourriture. Mais, je le réitère,
c ’est un être à part, qui a son organisation à lui, ses
fonctions propres, et qui vit bien plus de sa vie particulière
que de la vie générale du végétal ou du lambeau
de végétal dont il procède, et qui lui sert d’appui
ou de terrain.
(1) Voy. Gaiitlicliaud, Organogènie. (Comptes rendus de l’J e a d c -
mie des sciences, t. XIV, p. 974).
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS. .15
.l’ai donné, dans mon Organogénie, de nombreux
exemples à l’appui de cette vérité, et je suis aujourd’hui
en mesure d’en fournir beaucoup d’autres.
Ici, comme partout, du jiremier individu il en naît
un second, du second un troisième, et, toujours delà
même manière, un nombre plus ou moins grand, selon
le groupe et la durée du végétal.
En général, ces individus restent un certain temps
ou toujours emboîtés les uns dans les autres, au
moins par leur base vaginale, d’où résulte ce que les
botanistes nomment un bourgeon, une bulbe, une
gemme, un oeil, un bouton, un turion, etc.
Conservons ces noms, messieurs, puisqu’ils sont
généralement admis; mais cbangeons-en la signification.
Ne considérons plus le bourgeon quelconque comme
un individu distinct, mais comme un assemblage d’individus
qui ont chacun son âge, son organisation, ses
fonctions, sa vie, et dont les fonctions réunies forment
l in centre d’actions vivifiantes qui s’étendent progressivement
de haut en bas sur tout le reste du végétal.
Le végétal vit donc beaucoup plus de la vitalité des
individus qu’il engendre et nourrit que ces individus
ne vivent de la sienne, l^a preuve c ’est que si on enlève
ces bourgeons et qu’on les place dans les condb
lions nécessaires, ils vivent sans le végétal qui les a
produits.
Ce principe, qu’à dessein je vous rappelle sans
cesse, paraîtra paradoxal à quelques personnes ; mais,
en y réfléchissant bien, elles finiront par l’adopter.