352 REMARQUES SUR L’ORGANOGRAPHIE
lüutes curieuses et attrayantes quelles peuvent être
au premier aspect, n’en sont pas moins généralement
stériles pour l’organographie et la physiologie prises
dans leur véritable acception; mais en étudiant la
structure générale et intime des organismes distincts,
les rapports qu’ils ont entre eux, les causes si diverse!
de leurs agencements , et enfin les forces physiologiques
spéciales et générales qui les déterminent.
Ces botanistes, nos compatriotes et quelques étrangers,
reconnaissent aujourd’hui, et pour ainsi dire à
première vue, sur une simple tranche horizontale de
tige exotique, la plupart des familles et quelquefois
des genres auxquels les plantes appartiennent (1 ).
Aimi certaines légumineuses, Mélastomées, Ménisper-
mées, Gnétacées, Bignoniacées, Sapindacées, Aristo-
lochiees, Pipéracées, Bégoniacées, Apocynées, Malpi-
ghiacees, Nyctaginées {Pisonia), etc., se distinguent,
presque an premier aspect, par la variété, l ’ordonnance
symétrique et la nature de leurs tissus.
Nous le demandons à tous les savants de l’Europe :
comment expbquera-t-on avec le cambium, avec l’écoulement
uniforme de ce fluide homogène des sommités
des tiges jusqu’au collet, et sa solidification successive
(1) Ce sont des études anatomiques suivies qui les ont conduits
a ce résultat. Ces études ont été pour eux, relativement aux bois
exotiques, ce que l’habitude de comparer est pour nous tous, concernant
nos bois indigènes qui ont chacun leur caractère spécial,
ou , comme le disent les ouvriers, leur grain particulier. On con!
naît les motifs qui m’empêchent de nommer ici les savants qui se
sont particulièrement livrés à ces sortes d’expérimentations.
ET LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 353
de la base du tronc aux rameaux, même en admettant
que cela soit vrai, ce que je conteste énergiquement,
tontes les harmonies organiques que nous dévoile
Fanatomie directe et complète des tiges , des racines,
des feuilles , des fleurs et des fruits ? Comment nous
expliqnera-t-on encore la composition du canal médullaire,
qui est à la fois si régulier et si complexe ; la
formation des couches ligneuses avec toutes leurs modifications
organiques spéciales et constantes, et l’admirable
distribution des diverses sortes de vaisseaux
qui les caractérisent; et, sans parler de Fécorce, dont
nous n’avons pu encore entretenir l’Académie (écorce
q u i, dans beaucoup de groupes dicotylés, a aussi,
presque toujours, indépendamment de son liber (1 ),
des vaisseaux de différentes natures, ascendants et
descendants, et une foule d’antres tissus vasculi-
formes); sans parler aussi des racines, qu’on semble
avoir oubliées, et qui ont également d’innombrables
modifications organiques, comment expliquera-ton
l ’organisation des tiges, même les plus simples, dans
les Dicotylés et surtout dans les Monocotylés, qui ne
sont pour ainsi dire composés que de tissus vasculaires
?
En un mot, comment rendra-t-on compte, avec le
cambium, de toutes les phases végétatives ?
Mais les végétaux ne se composent pas seulement
de tiges ; il y a aussi des feuilles et toutes leurs modifications
, des fleurs, des fruits et toutes leurs parties,
(1) Il manque dans un certain nombre de végélaux ligneux.
B o n i t e , — Botanique. Tome II. 23