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« G ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE COMPAREES
lie qui correspond à la gaine et très-larges dans celle
qui correspond au pétiole. Mais comme les feuilles,
dans un Palmier, sont symétriquement et régulièrement
disposées en rosace, et que chacune d’elles a
normalement la même organisation, il résulte de là
que les filets sont également et très-uniformément
distribués sur tous les points des stipes.
Mais, tandis que les feuilles gagnent ainsi progressivement,
de baut en bas, la périphérie des tiges, en
entraînant avec elles leurs fdets ligneux, toutes celles
qui se sont formées dans leurs centres et, qui, en se
développant graduellement et en suivant la même direction,
les ont refoulées vers la circonférence, ont
aussi envoyé à leur tour dans le stipe leurs fdets radiculaires,
lesquels forment, pour ainsi dire, la chaîne,
tandis que les filets anciens et recourbés composent
la trame.
Il résulte de tous ces mouvements qu’une sorte de
tissage a sans cesse lieu dans toutes les parties jeunes
ou supérieures des stipes, où se complètent ainsi les
tissus ligneux.
Les forces qui président aux engendrements des
organes, au développement et à la symétrisation des
tissus vasculaires, à la descension des filets radiculaires,
à l’inflexion de la partie supérieure ou méri-
thallierme de ces filets, résident donc toutes dans le
bourgeon, ou autrement dit, dans les phytons qui le
composent.
Nous n’aurions, pour démontrer la vérité de ces assertions
, qne les puissances dynamiques qui se révèlent
dans le développement des bourgeons, que les
effets purement mécaniques qui s’y accomplissent, que
la pression exercée de haut en bas par les filets infléchis
des feuilles devenues horizontales, surtout an moment
qui précède leur chute, que nous n’en voudrions
pas davantage i)onr prouver à tou s, qu’en présence
de tant de forces combinées s’exerçant de baut en bas,
rien , absolument rien , sinon les fluides alimentaires
des pbytons (la séve), ne pent monter dans ces végétaux.
Mais l’Académie le sait très-bien maintenant, ces
preuves physiques ne sont que de faibles compléments
de toutes celles qui nous ont été fournies par la physiologie
, de toutes celles que nous bu avons déjà présentées,
et enfin, de toutes celles, beaucoup plus nombreuses,
que nous produirons encore.
Tous les sommets des filets qui composent les stipes
sont donc courbés par l’effet de l’évolution des feuilles,
et non, comme on l’a prétendu jusqu’à ce jour, par
un mouvement ascendant et latéral des filets de toutes
les régions du centre des stipes vers les feuilles situées
à leur péi'iphérie. Rien de semblable, nous en donnons
l’assurance, n ’a jamais eu lieu, pas plus dans les
Monocotylés que dans les Dicotylés (1 ).
Nous traiterons procbainement de fanatomie comparée
de tous les Monocotylés que nous avons été à
même d’étudier, et spécialement de ceux dont nous
(t) Lorsque les feuilles sont rendues à la péripbérie des tiges,
elles n’établissent plus aucun nouveau lien organique avec celles-ci.
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