Les arbres saccbarifères à coeur ligneux, tels que
certains érables, devront naturelleiiient offrir quelques
modifications à cette règle, sur laquelle nous comptons
revenir, afin de la régulariser et de la fortifier
de tous les faits que nous avons pu réunir.
En donnant aujourd’hui, prématurément peut-être,
ces notes superficielles, nous avons voulu, une fois de
p lu s, essayer de faire comprendre qu’il y a dans la
nature une science physiologique, et, comme nous
l’avons déjà dit, une chimie physiologique ou cbimie
naturelle, dont les phénomènes s’accomplissent sous
l’action de la vie et pour la vie elle-même; cbimie
entièrement distincte, à nos yeux, de celle qui traite et
u’a encore pu traiter que des corps inorganiques et des
corps organisés mourants, ou entièrement privés de
vie, qui tue et ne saurait rien animer, et que bien mal à
propos, selon nous, on décore du titre de physiologie.
Ce n’est pourtant qu’avec une certaine répugnance
que nous avons adopté le nom de cbimie physiologique.
Si nous l’avons fait, toutefois, c’est qu’en réalité
les corps organisés, leurs éléments organisateurs
et toutes leurs sécrétions résultent positivement de la
combinaison des quatre corps principaux qui les caractérisent.
Mais quelles sont les forces, quels sont les
agents énergiques qui président à ces combinaisons ?
quelles sont les actions bien nettement indiquées produites
par l’électricité, par la lumière et par la chaleur,
par l’air et par l’eau, par les corps étrangers qui
pénètrent dans les végétaux et s’y fixent, pour la plupart,
après avoir subi de nombreuses l éactions?
Telles sont les questions qu’on pourrait faire et qui
resteraient sans réponses.
Puisque, enfin, la physiologie, comme il nous est
aujourd’bui donné de la comprendre, produit des
combinaisons, nommons-la donc cbimie physiologique,
en attendant des noms qui jurent un peu moms
de se trouver ensemble. Mais distinguons-la entièrement
des autres cbimies, de la chimie des corps inorganiques
surtout, et non moins nettement de la chimie
des corps organisés, qui serait peut-être mieux
nommée des corps désorganisés (1 ).
Nous proposerions donc, pour obvier aux inconvénients
qui résultent de la confusion des noms et des
idées, d’admettre trois sortes de cbimie :
r La chimie des corps inorganiques, (jui n a pas
besoin d’être caractérisée ;
2“ La chimie des corps organisés, qui est aujourd’bui
si riche en faits admirables, mais qui n’en est
pas moins désorganisatrice pour cela;
3” La chimie physiologique ou naturelle, qui, sous
(I) Toutes les considérations que nous avons présentées a ce sujet
s’appliquent exclusivement aux procédés qui opèrent sur les
produits végétaux par des réactions chimiques, lesquelles, dans
beaucoup de circonstances, peuvent les modifier, ou même les décomposer.
Nous n’ignorons pas qu’il existe des procédés physiques,
•lus à notre illustre confrère M. Biot, par lesquels ceux des produits
végétaux qui sont liquides et perméables à la lumière peuvent
cire étudiés, sans subir aucune altération dans leur constitution
naturelle. Les caractères que l ’on découvre ainsi par une simple
intuition optique sont réellement propres aux produits dont il s’a-
gil, tels qu’ils sont séc r été.