raient arrêtées les unes dans les autres à différents
degrés.
Supposez, en effet, une longue-vue composée d’un
grand nombre de tubes, et fermée, c’est-à-dire ayant
les cylindres qui la composent rentrés les uns dans
les antres, et vous aurez l’image d’un végétal monocotylé
de la première division (1).
Supposez maintenant tons les tubes pins ou moins
ouverts, et elle vous représentera un végétal monocotylé
de la seconde division.
Si vous supposez encore qu’au lieu d’être formée
de tubes entiers, continus, elle soit composée d’une
grande quantité de faisceaux de fils, variables en
nombre et en grosseur, régulièrement et verticalement
disposés en cylindres; que ces fils soient élastiques
à des degrés divers, et plus ou moins allongés,
vous aurez sans contredit la meilleure idée qu’on
puisse se former du développement en hauteur du
système vasculaire des Monocotylés, comme aussi
des Dicotylés.
Pour compléter ces comparaisons, vous n’aurez
plus qu’à supposer une feuille, c’est-à-dire un pétiole
et im limbe, fixée au sommet de chaque tube cylindrique;
et des vaisseaux radiculaires partant de
leurs bases, traversant en partie, du centre à la
circonférence et de haut en bas, les cylindres infé-
(I) Cette supposition, qui donne une très-bonne idée du phénomène
de l’enchevêtrement des individus, ne doit pas être prise
à la lettre. On sait très-bien que les individus ne sont pas entièrement
renfermés les uns dans les autres.
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS. 81
rieurs; pénétrant diversement, selon les groupes ou
les genres, dans les articulations on arêtes; y formant
quelques circonvolutions ; en sortant ensuite pour continuer
leur marche descendante sur les cylindres et
les articulations inférieurs, et vous aurez encore une
idée vraie de l’organisation d’un végétal monocotylé
de l’une ou de l’autre division (1).
Enfin, pour en finir avec mes suppositions, admettez
encore cpie tous les tubes d’une lunette soient ouverts,
c’est-à-dire retirés les uns des autres jusqu’à
leur point d’arrêt, et que, par une force quelconque,
ils se soient développés en tous sens de manière à
avoir à peu près les mêmes dimensions en longueur
et en largeur, et vous aurez l’image des graminées,
d’une canne à sucre, d’un roseau, d’un bambou.
Le bambou, dont j ’ai déjà parlé, est un exemple
remarquable que je recommande à l’attention des
hommes qui, avec moi, cherchent la vérité.
Tout Paris a pu voir, dans nos serres, avec quelle
rapidité croît ce végétal.
Plusieurs bourgeons coniques, hauts de quinze à
trente centimètres , et larges de six à d ix , partent
de son rhizome.
Si l’on étudie l’un de ces bourgeons, on voit qu’il
est composé d’une sorte de petite tige à mérithalles
très-courts, et de feuilles roulées en cornels, emboîtées,
au contact, les unes dans les autres.
Dès que ce bourgeon est arrivé à un certain degré
(I) Voy. Gaudichaud, Organographie, pl. 8 , fig. 4 ; pl. 1 0 ,
fig. 2 ; pl. 14, fig. H .
B o n i t e . — Boiamgwe. Tome II. 6