NOTES SUR L’ANATOMIE
naturellement sous les lois de la théorie des mérithalles,
et justifier la doctrine phytologique que je défends.
QUATRIÈMES NOTES.
PREMIÈRE PARTIE. (1)
Tout ce que nous avons avancé dans nos trois premières
notes sur les développements mérithalliens des
monocotylés s’applique surtout aux dicotylés.
Ce sont partout les mêmes causes et les mêmes effets
, modifiés seulement par les types organiques des
classes, des familles, des genres.
Ne répétons donc pas ce que nous avons dit et redit
à satiété en traitant des monocotylés, de l’origine
et du développement des individus vasculaires ou
phytons, de leur composition organique, de leurs mérithalles
(ou système ascendant), qui produisent l’accroissement
en hauteur; de leur système descendant,
radiculaire ou ligneux, qui produit l’accroissement en
largeur, etc., puisque nous ne pourrions que répéter
ce que renferment nos précédentes notes et ce
qui est peut-être assez convenablement exprimé dans
nos Recherches générales sur l'Organographie, ouvrage
qui, maintenant, est dans les mains de tous les membres
de cette Académie.
(I) Voy. Comptes rendus de VAcadémie des sciences, séance du
20 mai 1844.
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS. 89
Bornons-nous donc, pour ne pas abuser trop des
moments qu’on veut bien nous accorder, à constater
que, dans les dicotylés, il y a constamment deux ou
plusieurs cotylédons complets ou incomplets, et qu’à
part cela, les phénomènes d’accroissement en hauteur
et en largeur sont, el d’une manière plus évidente
encore, de tout point semblables à ceux des monocotylés.
Ici, messieurs, les faits ne nous manqueront pas,
puisque i’en ai par milliers à vous montrer.
J’ai dû me borner, à cause de l’espace, à ceux qui
sont sur ce bureau.
Le but que je dois aujourd’bui chercher à atteindre
est de vous prouver que les tissus vasculaires ligneux
se forment de haut en bas, et que , généralement, ils
descendent depuis les bourgeons jusqu’à l’extrémité
des racines.
Entrons donc de suite et rapidement dans les démonstrations.
J’ai pris plusieurs tronçons de racine de Maclura,
et j’en ai fait des boutures (1). Ces racines n’avaient
ni feuilles, ni bourgeons, ni radicelles.
An bout d’un certain temps, j’ai vu une sorte de
végétation cellulaire se produire au sommet de ces
boutures, entre fécorce et le bois, el, plus rarement,
sur quelques parties cellulaires du liois lui-méme.
J’ai soigneusement étudié ces cellules, d’alioj-d à
l’époque de leur apparition, et })lus tard, lorsqu’elles