il
en hauteur et en largeur et les feuilles se forment par
une seule cause, par l’ascension de tissus ligneux dont
on ignore l’origine; tandis que, selon moi, c’est par
l’ascension d’une part et la descension d’une autre
part, de deux sortes très-distinctes de tissus émanés des
bourgeons et de toutes les parties qui les constituent.
Ainsi donc, d’après M. de Mirbel, la greffe s’opérera
par la pénétration des tissus du sujet dans la
greffe; tandis que je soutiens, moi, que c’est par la
descension des tissus et des sucs organisateurs de la
greffe sur le sujet.
Il en sera de même entre n ou s, pour toutes les
autres questions d’organogénie et de physiologie qui
se rattachent à ces théories.
Vous le voyez, messieurs, c ’est une théorie tout à
fait contraire à celle que j ’ai proposée, que M. de Mirbel
vient vous présenter. Ce n’est même, à bien dire, que
ma théorie renversée, changée de pôle, ce qui n’est
p a s, même pour la science, un moyen nouveau de
faire de la controverse.
Il faut donc, de toute nécessité, que M. de Mirbel
ou moi soyons tout à fait dans l’erreur, si nous n’y
sommes tous les deux, puisque nous prenons, l’un
ou 1 autre, la fin des choses pour le commencement.
Les Monocotylés ligneux sont si rares dans nos
climats, que je n ai pu réunir encore qu’un nombre
assez restreint de pièces à l’appui de la théorie que je
viens d’expliquer ; mais elles seront suffisantes pour
faire passer mes convictions dans tous les esprits.
I) ailleurs ne nous en préoccupons pas, car si les Mo-
ET LA PIITSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS, 13
nocotylés diffèrent essentiellement des Dicotylés par
leur organisation intime, leur mode de développement
en hauteur et en largeur est exactement le
même, c’est-à-dire que ces deux groupes ont également
un système ascendant et mérithallien, et un système
descendant ou radiculaire.
Les exemples puisés dans le groupe des Dicotylés
ne nous manqueront pas.
Permettez-moi, messieurs , de dire, par anticipation
, quelques mots du Xanthorrhoea, sur lequel je
reviendrai naturellement dans ma réponse, et de rappeler
que jadis j’ai cherché à démontrer que \A llium
Porrum offre en petit, et à quelques modifications
près, le mode d’organisation du Xanthorrhoea dans
l’évolution de sa tige (1 ).
Supposez, en effet, qu’au lieu d’être bisannuel, le
porreau soit vivace ; qu’au lieu d’avoir une tige herbacée
extrêmement courte et réduite à un plateau,
elle soit ligneuse et arborescente; qu’au lieu d’avoir
des feuilles rares, larges et très-engaînantes , il en ait
un très-grand nombre, étroites et peu engainantes à
la base, et vous aurez une tige de Xanthorrhoea.
Les tiges du Xanthorrhoea sont arborescentes,
hautes de deux à trois mètres dans quelques espèces,
simples et couronnées par un très-grand nombre de
feuilles. Ces feuilles qui sont linéaires, larges de trois
à six millimètres, et longues d’un mètre et p lu s, se
forment les unes au-dessus des autres, comme cela