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Ces nombreuses expériences, et toutes celles que
nous avons pu faire dans ces derniers temps, nous
ont prouvé que si, dans un méritballe tigellaire, les
développements ont réellement lieu dans toutes les
parties a la fois, ces effets sont pourtant soumis à de
grandes variations, et qne les parties qui sont situées
vers le sommet grandissent en général, selon leur p o sition,
longtemps encore après que celles de la base
se sont arrêtées. Ces fails nous ont conduit à formuler
les principes suivants : Un méritballe tigellaire d’em-
bryon, pris depuis son mésocauléorbize (1 ) jusqu’à
son mesopbyte (2 ) inclusivement, et divisé en mesures
égales, pent, quelquefois, grandir uniformément dans
toutes ses parties constituées, ou , d’autres fois, d’une
manière très-inégale et toujours plus active dans les
divisions du sommet que dans celles de la base. De
telle sorte que, si on le fractionne en un nombre déterminé
de points également espacés, on trouvera
plus tard, dans le premier cas, ces points, qui se seront
éloignés les lins des autres, encore situés à des
distances relativement semblables entre elles vers la
base, tandis que, dans le second cas, elles seront de
plus en plus longues et inégales vers le sommet.
Le premier de ces faits, que nous avons jadis obtenu
sur le Raphanus sativus, nous a donc montré qu’un
mentballe tigellaire d’embryon pouvait très-bien, par
un effet simultané produit dans tous ses tissus’à la
(1) Voy. Gaudichaud, Organographie, pt. I , 1 , 2 , 3 , 5
et 6, / . ’ ’
(2) I d . , ib id ., pt. 1 , fig, 1, 2, 3, 5 et
fois, accroître également et uniformément toutes ses
parties.
Mais ce pbénomène , qui s’opère souvent avec une
régularité que nous appellerions naturelle sur des embryons
et sur des rameaux, sur des méritballes tigellaires
comme sur des méritballes pétiolaires , n’est cependant
pas celui (|ui se montre le plus communément.
Il arrive bien plus souvent que les parties inférieures
se sont complètement arrêtées, lorsque celles qui sont
situées au-dessus, jusqu’au mésopbyte (1 ), n’ont pas
encore opéré leur marcbe ascendante ; laquelle commence
alors et se poursuit, de procbe en procbe, avec
la même irrégularité progressive vers le sommet, et la
même simultanéité vers la base.
Il y a donc, dans le développement des méritballes,
plusieurs temps ou points d’arrét, de la base au sommet,
qui limitent, en quelque sorte, les accroissements
successifs, et divisent, pour ainsi dire, les
efforts réguliers, mais alternatifs de la nature, qui
édifie d’abord, constitue, achève et solidifie ensuite,
portion par portion, tous les étages de ses admirables
constructions.
Les mérithalles tigellaires, tout dépendants qu’ils
sont des feuilles qui les surmontent, s’allongent donc,
à leur sommet, par un effet progressif et, en quelque
sorte, irrégulier ; tandis que chaque partie, dès qu’elle
est bien constituée, bien organisée, grandit à son tour,
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