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Celle végétation annuelle vous donnera la première
couche ligneuse, couche complexe, qui sera naturellement
plus épaisse à la base du rameau qu’au sommet
, puisque les pbytons de la base , en outre qu’ils
ont vécu plus longtemps, se sont encore accrus des
vaisseaux l’adiculaires des phytons du sommet et probablement
aussi de plusieurs autres de leurs produits.
Faites maintenant vivre et croître un de ces rameaux
ou jeunes plants pendant un certain temps, et
vous aui’ez autant de coucbes ligneuses que d’années,
et la lignification ou solidification de ces coucbes s’opérera
toujours de la base au sommet et du centre à
la circonférence , sans que, je le réitère , le cambium
ait le moins du monde à se mêler de cette affaire,
j)uisque ce cambium, qui ne peut se trouver qu’au
sommet des tiges, à la base des racines et à la péridans
toute l ’épaisseur des tiges, de la base au sommet. Cette base
est compacte et dure comme du fer, alors que tout le reste de la
tige, au centre comme à la circonférence, est encore entièrement
fibreux.
J’ai coupé, au port Jackson, en 1819, au ras du sol, un Xa n th o r-
rhæa qui n’avait pas moins de deux mètres de longu eu r, dont la
base était encore toute fibreuse, c’est-à-dire composée de vaisseaux
et de tissus cellulaires, sans la moindre trace de duramen.
Ce tronc, qui avait certainement plus d’un siècle d’existence, est
au Muséum : la lignification n’y avait pas encore atteint huit ou
dix centimètres de hauteur. On sait q u e , dans ces tig e s , les vaisseaux
du système ascendant forment la chaîne, et ceux du système
descendant, la trame. On sait encore que les derniers, qui se symétrisent
d’une manière fort singulière, forment des sortes de couches
annuelles fort distinctes.
E ï LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 341
pbérie de ces deux parties, où se rencoiilreiit invariablement
les organismes les plus jeunes, est essentiellement
centrifuge, et que, dans les Dicotylés, la cause
quelconque qui produit la solidification des coucbes
et la conversion successive de l’aubier en bois rayonne
invariablement, et souvent d’une manière fort irrégu-
lière, de la base au sommet et du centre à la circonférence,
base et centre où cependant on n’admet pas
de cambium.
Examinons maintenant chacune de ces coucbes ligneuses,
quels qu’en soient l’épaisseur et le nombre,
y en eùt-il cent, et nous les trouverons toutes composées
de la même manière , des mêmes éléments organiques,
excepté toutefois la première ou centrale qui,
dans sa partie la plus interne formant le canal médullaire,
renferme des tissus mérithalliens d’une autre
nature.
Toutes les autres couches commencent, en général
( 1 ), par de gros vaisseaux tubuleux qui proviennent
des feuilles adultes au moment de leur développement,
et que recouvrent progressivement des tissus
ligneux divers plus denses, dans lesquels on remarque
encore quelques-uns de ces vaisseaux , mais ordinai-
(1) Cette symétrie est parfois modifiée par le développement
lardif de certains rameaux, par les produits, souvent très-abondants,
de ce qu’on nomme la séve d ’août, etc.
Les végétaux dicotylés qui peuvent encore faire exception à la
règle générale sont ceux sur lesquels il nait des phytons ou feuilles
pendant toute l’année, tels que les arbres des régions chaudes in -
lertropicales.
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