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bon moyen de conserver les tubercules destinés aux
semis.
Ce savant agronome a parfaitement eu raison de
conseiller ce procédé; car, en exposant les pommes
de terre à Faction de l’air et de la lumière, on leur
fait perdre une partie de leur bumidité surabondante
et acquérir un degré de vitalité qu’elles n’ont pas ordinairement.
Nous nous proposions noiis-rnéme, dans un travail
que nous avons fait en 1845, d’indiquer ce moyen,
non-seulement pour les tubercules destinés à la plantation
de l’année suivante, mais aussi pour la plus
grande partie de la récolte de réserve. L’expéiience
nous a, en effet, démontré que les tubercules verdis,
et par cela même rendus désagréables au goût ou même
insalubres, lorsqu’ils sont ensuite conservés à l’abri de
la lumière directe, reprennent, en vingt-cinq ou trente
jours, toutes leurs propriétés premières et deviennent
presque aussi savoureux que s’ils n’eussent pas subi
ce genre d’altération.
Nous nous proposions doiïc de conseiller aux agriculteurs
de tenter ce procédé, surtout pour les pommes
de terre destinées aux silos et autres lieux analogues
où on les conserve ordinairement, mais bien entendu,
de l’expérimenter avec le plus grand soin avant d’v
soumettre leurs récoltes générales : car le meilleur
conseil, lorsqu’il s’agit d’aussi grands intérêts, a toujours
besoin d’être sanctionné par l’expérience.
Cette action puissante de la lumière sur des prodiu -
tions végétales étant bien constatée par l’expérience
de tous les temps, nous avons nalurellement dû en
faire l’application à quelques végétaux utiles, et surtout
à la betterave, qui, depuis un demi-siècle, a pris
une grande importance agricole.
Il y a, en effet, plus de trente ans (1812-1813) que
nous avons étudié les betteraves sous le rapport de la
production du sucre, et que nous avons reconnu que
certaines pratiques de culture, basées sur 1 action relative
de la lumière et de l’obscurité, avaient une
grande influence sur la sécrétion de la matière sucrée.
On sait que les betteraves acquièrent de très-fortes
dimensions, et que, selon les variétés ou les terrains,
elles grandissent souvent de buit, dix, et même quinze
centimètres au-dessus du sol.
Il a dû, tout naturellement, nous venir à la pensée
de faire des études comparatives sur les proportions
de sucre renfermées dans les parties supérieures et inférieures
de ces tiges cbarnues, et nous avons trouvé
que non-seulement ces proportions étaient plus grandes
dans les régions inférieures que dans les supérieures,
mais aussi plus pures et d une plus facile extraction.
Comme, à cette époque, nous nous occupions presque
exclusivement de cbimie, et que nous avions
toutes les facilités désirables pour opérer, nous ne
bornâmes pas lâ nos recbercbes.
Dans un jardin botanique, que nous avions fonde,
nous cultivâmes des betteraves, et comme le terrain
était très-favorable â ces plantes, nous en obtînmes
d’énormes.