des botanistes les plus recommandables de notre époque,
j’exprimai à ce savant le voeu d’obtenir de lui,
pour nos galeries pbytologiques du Muséum de Paris,
quelques-uns des bois curieux dont il possédait d’amples
collections ; et l ’on sait avec quel empressement
M. le docteur Wallicb cbercba à me satisfaire.
An nombre des liges que j’ambitionnais le plus,
étaient celles du Ravenala, sur lesquelles on n’avait
fait encore, du moins à ma connaissance, aucunes recbercbes
anatomiques.
La forme svelte du tronc ou stipe de ce végétal, ses
longues feuilles, analogues, jusqu’à un certain point,
à celle des Bananiers, régulièrement disposées sur deux
rangs opposés et figurant assez bien un large éventail
; tout me portait à espérer que je trouverais là une
ample moisson de renseignements nouveaux et utiles
autant que curieux.
L’Académie sait qu’outre une énorme tige de Ravenala,
divisée en quatre tronçons d’environ un mètre
trente centimètres cbacun, je reçus encore de M. le
docteur Wallicb plusieurs autres bois précieux et un
magnifique berbier de six cents et quelques plantes
rares, et que tous ces objets font aujoiird’bui partie
de nos vastes collections du Muséum.
N’ayant pas reçu, parmi les tronçons de Ravenala,
celui cjui formait la tête de l’arbre, je n’ai malbeureusement
pu en étudier le bourgeon ; mais cbacun aujourd’hui
en comprendra l’organisation, si je rappelle
que les feuilles sont distiques, à mérithalles tigellaires
très-courts, et que les bases pétiolaires, qui enveloppent
conqdétement la lige, sont emboîtées, au contact,
les nues dans les autres ; en un mot, que ce végétal
appartient à la première des divisions que j’ai
établies dans mes troisièmes notes (Comptes rendus de
r Académie des sciences, t. XIX, p. 597).
Je ne pus donc diriger mes recbercbes que sur l’un
des quatre tronçons rapportés de mon voyage, et
l’Académie va voir que cette étude, tout incomplète
quelle est, m’a cependant fourni de nombreux faits
nouveaux, qui tous viennent fortifier la doctrine pby-
tologique que je cherche à faire prévaloir.
Ce tronçon, qui formait la base du stipe ou tronc,
est long de un mètre trente centimètres environ, et
large à la base de vingt-cinq à trente centimètres, et
de vingt centimètres au sommet.
11 offre dans le centre, malgré son grand état d’altération,
des filets en quelque sorte herbacés, disposés,
comme ceux de tous les Monocotylés, en arceaux
échelonnés, diversement enchevêtrés et anastomoses,
dont les sommets vont se perdre, vers la péripbérie,
a u x points correspondant aux cicatrices des feuilles anciennes;
tandis que les bases également dirigées vers
la périphérie, descendent généralement du même côté
(à quelques degrés vers la droite ou vers la gaucbe),
jusqu’au périxyle (tissu générateur, Auct.), qui les limite
toujours en ce point.
Dans ce tronçon, qui a beaucoup souffert de l’humidité
du navir!, le périxyle est en grande partie décomposé
; mais ce qui en reste m’a permis de m’assurer
que dans le Ravenala, comme dans la plupart des