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Coiij)ons court sur ce point, e t , puisqu’il le
faut absolument, puisque notre conviction est complète
a ce sujet, déclarons bantement que, non-seulement
il n’y a pas, dans les végétaux, de cambium
comme on l’entend, c ’est-à-dire nn être ayant des
caractères saisissables, physiques, cbimiques, physiologiques
et organisateurs, mais qn’il n’y a même pas
de tbéorie dn cambium; que, depuis bientôt deux
siècles qne ce nom règne despotiquement sur la
science, personne n’a eu le courage ou la témérité
d en formuler une, donnant l’explication des phénomènes
généraux de la végétation.
On vous dira bien que la séve est aspirée par les
racines, qu’elle monte dans les tiges, les branches, les
rameaux, et jusque dans les fenilles; qu’elle s’élabore
dans ces derniers organes pour redescendre après à
l’état de fluide nutritif, de fluide organisateur, de matière
plastique, ou enfin de cambium, entre l ’écorce
et le bois, pour se solidifier ensuite, à partir du collet,
jusqu’à l’extrémité des rameaux; qu’elle forme
ainsi, chaque année, une coucbe ligneuse ; mais là se
borne le rôle apparent qu’on fait jouer, sans aucune
preuve, à cet être de raison, pour ne rien dire de plus.
Où sont donc d’ailleurs les expériences et les faits qui
démontrent tout cela ?
Mais s’il n’y a pas de tbéorie du cambium, il y a
une doctrine tout entière des mérithalles ou des
pbytons qui s’adapte naturellement à tous les faits
connus de l’organographie, qui explique à la fois, par
les deux systèmes, ascendant et descendant, la forma-
E ï LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 355
tion de toutes les parties des végétaux, comme elle
expliquera, j’en suis certain, la plupart de leurs
fonctions.
Si la théorie du cambium, en supposant qu’elle
existe, est inhabile à enseigner tous les faits de l’ana-
tomie générale des végétaux, et si elle veut, dans son
impuissance, s’appuyer sur la chimie, que celle-ci
vienne donc, suivant nos errements, étudier successivement,
par les moyens qu’elle emploie, l’embryon
que nous avons signalé, c’est-à-dire pris avant l’apparition
de sa plumule, dans l’admirable simplicité organique
de sa tigelle, de ses cotylédons, de sa radicule
et de tontes les antres parties organiques distinctes
qui le constituent ; qu’elle fasse connaître les modifications
élémentaires résultant de la naissance du bourgeon,
qui ne tarde pas à se monti er, et du développement
progressif des pbytons, qui produisent à la fois
de la moelle, des tissus vasculaires méritballiens ou
ascendants, analogues à ceux de l’embryon; des coucbes
ligneuses complexes plus ou moins semées de
vaisseaux descendants ou radiculaires, lorsqu’elles n’en
sont pas entièrement composées (Cissus„ etc.); des
couches de liber; des vaisseaux ascendants et descendants
de Fécorce, dans la plupart des Monocotylés
comme des Dicotylés; des masses souvent très-épaisses
de parenchyme intérieur, moyen et extérieur; des
épidermes, des cuticules, et des mille annexes de
ceux-ci, etc., qui, tous, ont des compositions organiques
et des fonctiqns spéciales si diverses.
Que les chimistes, les anatomistes et les physiolo