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398 ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE COMPARÉES
même résoudre toutes les questions de l’organogra-
phie des tiges des Monocotylés, et jeter le plus grand
jour sur la physiologie de ces végétaux.
Pour démontrer , d’un autre cô té , l’exactitude des
principes que nous avons émis sur le développement
des racines et de leurs tissus vasculaires, principes
qui veulent, d’une manière absolue, qne ces développements
aient uniquement et invariablement lieu de
haut en bas, c’est-à-dire des tiges dans les racines, et
non pas des racines dans les tiges, nous offrirons à
l’Académie , non-seulement des faits nombreux et irrécusables,
mais, de plus, toute une classification des
phénomènes essentiels qui, selon les groupes des végétaux
monocotylés, se produisent pendant la formation
des racines.
Ainsi nous prouverons, comme d’ailleurs nous
l’avons déjà fait en partie ; 1 " que, dans les véritables
Dracæna, les racines s’accroissent annuellement, à
leur périphérie, comme celles des Dicotylés , c’est-à-
dire par la descension directe et non interrompue des
tissus vasculaires des tiges; 2° que, dans les Xanthorrhoea,
Agave, Cordjline, Carludovia, etc., les vaisseaux
radiculaires de la péripbérie des tiges descendent en
certain nombre (1 ) et en convergeant vers des points
divers, pour former des racines adventives ou auxiliaires,
grêles, qui, une fois qu’elles sont constituées,
cessent de s’accroître, et dont les plus jeunes partent
(I) Ce nombre est probablement toujours le même dans les racines
qui ont des dimensions égales.
invariablement de la surface ligneuse des souches ou
racines principales ; tandis que le point de départ des
plus anciennes, point qui a aussi été à la périphérie
dans son temps, est incessamment enveloppé, et pour
ainsi dire emboîté par les tissus ou vaisseaux radiculaires
qui, en rampant à la surface du corps ligneux,
descendent annuellement des tiges sur les soucbes, et
des souches dans les nouvelles racines ; 3° q u e , dans
les Bavenala, les Pandanus, toutes les Graminées, etc.,
les filets ligneux des racines proviennent à la fois de
la périphérie des tiges , de diverses parties du centre,
et de ramifications nombreuses qui se forment sur
les filets anciens, mais cependant assez voisins du
point de départ des racines (1); 4" que, dans les Cocotiers
, les Dattiers, les Aréquiers, les Chamædorea
, etc., les premiers filets des racines partent presque
tous de la partie interne ou vasculaire (2 ) des
filets anciens qui garnissent la péripbérie des tiges ou
stipes. A ces filets viennent cependant se joindre, toujours
en descendant, quelques-unes des nombreuses
ramifications déliées qui, dans les Cocotiers surtout
(Cocos nucifera), sortent également de toute l’étendue
(1) Ce phénomène est peut-être plus général que je n’ai encore
pu le constater.
(2) Tous les anatomistes savent que les filets des Monocotylés
sont, pour la plus grande partie, composés de tissus fibrillaires
compactes et très-épais, surtout extérieurement, et de tissus vasculaires
situés dans la partie qui regarde le centre des tiges. C’est de
cette partie interne ou vasculaire des filets que partent les ramifications
radicifères.