Ce végétal, que la nature semble avoir engendré
exprès pour la complète démonstration des principes
que je défends, n’a plus de tige. Elle s’est entièrement
resorbee ; et son tronc, ligneux et compacte dans toutes
ses parties, n ’est plus composé que de racines. Ainsi,
tandis que les bourgeons, qui sont isolés an sommet
des rameaux, produisent l’accroissement en bauteur,
les racines qui en descendent , produisent à elle!
seules l’accroissement en largeur de toutes les parties
ligneuses.
Je conçois fort bien que, pour les personnes qui ne
sont pas au courant des vrais principes de la science,
pour celles surtout qui ont contracté l’babitude d^
croire que tout, dans les parties aériennes des végétaux,
s’organise de la base au sommet, je conçois,
dis-je, que le fait que j ’annonce et que je déclare exact
d’un arbre sans tige, semblera au moins fort paradoxal’
Eb bien, messieurs, ce fait, tout extraordinaire qu’il
puisse paraître, est vrai, incontestable, e t, selon les
principes que je défends, complètement naturel.
Voici donc un végétal, un petit arbre, dont les
branches et le tronc sont entièrement composés de
racines (1), c’est-à-dire de tissus qui se forment en
également donner lieu à de gros rameux radiculaires, composés de
racines greffees. Je n’en ai cependant pas encore trouvé un seul
exemple, parmi tous les Vellosia que nous possédons.
Dans tous les végétaux de ce gen r e, que j ’ai été à même d’observer,
les racmes sont libres à la base du tronc, et de tout point
comparables, pour la disposition, à oAXos,. à eV A llium porrum.
( t )N o u s aurons, plus tard, l ’occasion de parler de quelques
plantes vulgaires dont la nature, l’organisation et les fonctions ont
descendant, et dans lesquels évidemment rien ne peut
monter, si ce n ’est la séve; un végétal type, modèle,
dont tout le système ascendant est relégué dans la
bulbe qui termine le tronc, lorsqu’il est encore simple,
ou les branches, lorsqu’il s’est ramifié.
Il est bien clair, d ’après cela, que, si l’on veut absolument
trouver un collet à cet arbre, il faudra l ’aller
chercher au sommet du tronc ou de chaque branche,
SI même l’on n’aime mieux le prendre, comme je le
fais moi-même, à l’extrémité supérieure des bulbes et
dans le phyton qui les termine.
Les Monocotylés, comme d’ailleurs tous les Dicotylés,
accroissent généralement le diamètre de leurs
tiges par des filets radiculaires isolés qui descendent
le long des rameaux, des branches et du tronc, et qui,
arrivés à la base de celui-ci, forment les racines. Mais
je vous ai cité un grand nombre de végétaux monocotylés,
des Tillandsia, Pourrelia, Kingia, etc., qui
doivent la plus grande partie de leur accroissement
caulinaire à de nombreuses et fortes racines; et je
vous ai particulièrement signalé les tiges de Vellosia
et autres plantes du même groupe, comme presque
entièrement formées de racines, c’est-à-dire n’ayant
pour système ascendant ou tigellaire qu’un étroit filet
central, ressemblant assez bien à nn canal médullaire.
A ce sujet, je vous ai montré deux rameaux bifurcomplétement
été méconnues, qui semblent être uniquement composées
de système ascendant ou mérithallien, et dont les racines
singulières ne peuvent évidemment pas servir aux usages que nous
attribuons généralement à ces parties des végétaux.