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riences et de la réflexion, est encore aujourd’hui pour
moi, et plus qu’elle ne le fut jamais, la seule véritable.
J’ai écouté, avec toute l’attention dont je suis capable,
la lecture du mémoire de M. de Mirbel.
J’ai lu ce mémoire dans le compte rendu de la
séance du 12 juin 1843. Je le connais donc aujourd’hui
aussi bien que son auteur ; mais l’Académie comprendra
que, tout bien préparé que je puisse être, je
ne suis pas en mesure de répondre immédiatement
aux objections directes et indirectes qu’il renferme.
Je vais préparer cette réponse, j ’y mettrai le temps
et la maturité désirables, et je parviendrai, j’espère, à
prouver que si quelqu’un ici se trompe, ce n ’est pas
moi.
En attendant, et pour préparer l’Académie à cette
discussion, je vais expliquer sommairement la doctrine
de M. de Mirbel et la mienne dans ce qu’elles ont de
plus saillant.
Pour M. de Mirbel, si je sais bien l’interpréter, le
végétal monocotylé est un individu qui produit à son
sommet une masse cellulaire ou phyllophore dans laquelle
des vaisseaux échappés de la tige vont pénétrer
pour en former le système vasculaire ; de là les feuilles
et autres corps analogues ; de là aussi l’organisation
du tronc.
D’où viennent ces vaisseaux ? de Ja périphérie interne
de la partie jeune du stipe, et de toutes les hauteurs.
Par où passent-ils? par la partie haute et centrale du
phyllophore, dont ils suivent intérieurement les contours
superficiels.
Ainsi donc, quand le végétal veut former, par
exemple, une feuille, il prépare la masse cellulaire ou
ampoule, et celle-ci attire à elle les vaisseaux. Ces
vaisseaux, qui commencent on ne sait précisément où,
mais qui n’en sont pas pour cela moins dociles aux
lois de la nature, apparaissent sur divers points de la
circonférence du corps ligneux et se dirigent, en convergeant,
vers le mamelon cellulaire, en suivant, chacun
de son côté, une route plus ou moins sinueuse et
éloignée. Arrivés à la masse cellulaire, destinée à
composer la feuille, ils la traversent de bas en haut
pour former les nervures ; alors la feuille est constituée
et le tronc s’est accru d’un nombre considérable de
vaisseaux.
Quant aux racines, elles n’ont primitivement aucune
liaison directe avec les feuilles; excepté la première
de ces racines, toutes sont auxiliaires. Celles-ci commencent
par de petites pelotes hémisphériques composées
de tissus utriculaires.
Tandis que ces pelotes s’allongent extérieurement
par leur partie conique, elles envoient vers le tronc
des filets de deux origines.
Les uns, qui partent du centre de la pelote, se dirigent
vers l’axe du végétal où ils vont se perdre ; les
autres, qui viennent de la périphérie, se courbent, les
uns vers la partie supérieure de l ’arbre, les autres
vers la partie inférieure.
Les racines auxiliaires, loin de recevoir des fibres du
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