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372 RECHERCHES SUR L’ACCROISSEMENT
et spécialement dans les Monocotylés à feuilles engainantes,
les mérithalles tigellaires des embryons et
même des tiges, lorsqu’ils sont arrivés à leur degré
presque normal de développement, s’arrêtent au sommet
et grandissent encore nn peu à leur base, par un
dernier effort de végétation qui s’explique pour ainsi
dire de lui-même; mais ce pbénomène, constaté par
un grand nombre d’observateurs, notamment par le
célèbre A. P. de Candolle, et dont nous avons nous-
même figuré et décrit des exemples remarquables, n’a
ordinairement pas lieu dans les Dicotylés, et jamais
dans le marronnier d’Inde, qui est le végétal que nous
avons peut-être le plus étudié, et que nous connaissons
le mieux.
C’est ce fait particulier que, dans l’intérêt de la
science, nous tenions surtout à démontrer par des
expériences (1 ).
Nous ne nous sommes pas borné, dans nos recherches
sur cet important sujet, à étudier seulement les
effets de croissance dans les méritballes tigellaires divers
; nous avons aussi soumis aux mêmes expériences
des pétioles, des limbes, les différentes parties des
fleurs et des fruits, et, partout, nous avons obtenu des
résultats presque identiques, c’est-à-dire que les marques
faites sur ces organes divers ont acquis deux et
trois fois les dimensions, égales ou inégales, des premières
mesures, et que les proportions des parties
(I ) Les plus grands progrès d’une époque consistent souvent à
détruire les erreurs des temps qui l’ont précédée.
supérieures ont généralement dépassé celles des inférieures
(1 ).
Pour les limbes des feuilles et des folioles, on conçoit
qu’ils doivent naturellement subir la même loi de
croissance, puisqu’ils naissent pour ainsi dire tout formés
, avec leurs nervures tracées , leurs dentelures
découpées, leurs bords, leurs lobes et leurs sinuosités
bien dessinés, et qu’ils ne peuvent généralement
grandir que d’une manière assez uniforme dans touies
leurs parties. Ce sont cependant les méritballes qui,
sous ce rapport, offrent le plus d’anomalies. Mais
elles sont plus apparentes que réelles, et tiennent à
des phénomènes d’alternance entre les forces qui déterminent
les développements partiels des pétioles et
des limbes (2 ).
Nous reviendrons, plus tard, vous parler de ces
anomalies et aussi de celles de toutes les parties des
fleurs et des fruits, dont nous tenterons alors de vous
donner une explication physiologique rationnelle (3 ).
(1) Tout nous servira, même les exceptions, dont nous chercherons
les causes et dont nous trouverons certainement les explications.
(2) Il est des feuilles simples et sessiles qui semblent ne pousser
que par la hase. Plusieurs botanistes ont constaté ce fait apparent,
mais aucun n’a encore songé à l’expliquer.
(3) Relativement aux nombreuses modifications qu’on pourra
rencontrer, elles deviendront pour nous le sujet de recherches
nouvelles et fort intéressantes. Plus on en trouvera et plus nous
marcherons vite ; car les véritables lois des forces physiologiques
nous seront surtout bien indiquées par les inégalités, les anomalies
et les alternances qu’on pourra remarquer dans les développements.