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42-2 RÉACTIONS ACIOliS ET ALCALINES
Ces reclierclies générales, faites an point de vue de
la séve et dn cambium , ne m’ont pas offert une seule
exception. Ce résultat m’a paru important, et j’ai
profité d’une circonstance imprévue pour le communiquer,
en peu de mots, à l’Académie.
Que m’oppose maintenant M. Payen ? Des poils
aériens extérieurs et intérieurs de quelques groupes
végétaux; des sortes de cryptes microscopiques renfermant
des sels neutres on légèrement alcalins, et
d’autre poils, un peu jilus apparents et vésiculeux,
remplis de fluides donnant la même réaction.
Je sais, en effet, que notre confrère, après Rudol-
pbi, Kieser et beaucoup d’anatomistes, et directement
guidé par les travaux plus récen-ts de Meyen, a laborieusement
étudié un certain nombre de ces petits
organes spéciaux, et a reconnu qu’ils renferment tous
des corps salins concrets ou liquides, et ordinairement
alcalins à des degrés divers. Ce sont des travaux
délicats qui ont exigé beaucoup de temps et de patience
, et que plus que personne je sais bien apprécier,
quoiqu’ils ne soient pas sans précédents. Je n’en
dirais sans doute pas autant de ceux, non moins
nombreux, qne notre confrère a faits pour démontrer
que ces matières salines sont renfermées dans les tissus
qui les ont sécrétées, oubliant ainsi qu’il est, en physiologie
comme en toutes les science, des axiomes
dont on ne cherche généralement pas les démonstrations.
Il pensait peut-être alors que les végétaux vivants
pouvaient aussi former des stalactites, des stalagmites
ou des pétrifications.
DES FELIDES VEGETAUX. 423
Quoi qu’il en so it, ce sont des faits complètement
acquis à la science; et l’Académie sait que je les estime
à l’égal des bonnes théories.
Les poils aiguillonnés des surfaces extérieures des
ürticées et de plusieurs végétaux de types divers ont
<le tout temps été considérés comme les moyens de
défense de ces êtres, et comparés, par les savants de
tous les âges, aux glandes venimeuses des serpents.
Depuis fort longtemps aussi on sait qu’ils renferment
des fluides alcalins.
Le célèbre de Candolle ne rapporte à ce sujet, que
les expériences de son fils , M. Al. de Candolle ; mais
il y en a certainement d’autres de connues et d’inscrites
dans les archives de la science. L’analogie pouvait
donc encore guider notre confrère dans ses recherches
sur ce point.
Les Jatropha et Malpighia urens, les Dolichos
(Mioeuna) urens et priiriens , etc., sont assurément
dans le même cas. Je n’ai pu encore le vérifier (1).
Mais j’ai souvent rencontré, au Brésil et au Chili,
des Loasa [Ortiga des Portugais et des Espagnols), et
j’ai pu constater que les poils aiguillonnés de leurs
feuilles et de leurs tiges sont alcalins, tandis que les ai-
(1) Depuis que cette note a été publiée dans les Comptes rendus,
je me suis assuré de l’exactitude de ce fait. — J’ai aussi considérablement
varié ces sortes d’observations sur les plantes velues
et glabres, sur les deux surfaces des feuilles, etc. Les résultats que
j’ai obtenus sont généralement analogues à ceux qui ont ete lour-
nis par les poils urlicans. Ils paraissent se lier étroitement aux jibé-
nomènes de l’expiration ou de la transpiration , et pcut-èlre, avant
to u t, à ceux de la respiralioii.
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