Mais, comme je l’ai déjà dit plusieurs fois, chaque
piaule des deux divisions générales a, pour ainsi dire,
sous ce rapport, sa modification particulière.
Ces modifications organiques se lient peut-être avec
les causes qui produisent les classes, les familles, les
genres et les espèces, etc., ainsi que les fonctions el
les sécrétions.
Des considérations sur ce sujet seraient déplacées
ici; j’y reviendrai dans un autre moment.
,Te pense avoir suffisamment prouvé, par les exemples
fournis par le Dracæna, que les tiges de ces végétaux
monocotylés s’accroissent en diamètre par l’âge et le
temps, c’est-à-dire en raison directe du nombre de
feuilles et conséquemment de tissus radiculaires qu’ils
produisent. S’il fallait le prouver mieux, toujours par
des faits, je n’aurais qu’à citer les Dracæna draco de
nos serres, qui n’ont encore que deux mètres cinquante
centimètres de hauteur et quarante-cinq centimètres
de circonférence, et les comparer au Dragonnier de la
même espèce qui croît aux îles Canaries, lequel ii’a
pas moins de trente mètres de hauteur et de quinze
mètres de circonférence. On sait que cet arbre est
creux et qu’un indigène en a fait son habitation.
Eli bien, je soutiens, et je prouverai, que tous les végétaux
monocotylédonés vivaces, lesDattierscomme les
autres, grossissent par le temps et par les mêmes causes.
Ces causes sont très-variables sans doute ; toutes
n’ont pas été convenablement étudiées; peu sont bien
connues; mais elles n’en sont pas moins évidentes
pour cela.
Cet accroissement est moins sensible, il est vrai,
dans les Palmiers à tiges simples, à bourgeons terminaux,
surtout chez ceux qui souffrent par l’aclioii des
climats, des terrains et de beaucoup d’autres causes
que nous aborderons dans notre mémoire sur le Dattier;
mais nous prouverons par des exemples de toute
nature qu’ils sont soumis à la loi générale des développements.
Nous démontrerons aussi que tous, même ceux qui
ont des méritballes allongés, sont très-sensiblement
coniques.
Les Palmiers des serres du Muséum et ceux de nos
collections pbytologiques nous en fourniront d’ailleurs
de nombreux exemples.
Les Xanthorrhoea, qui ont également un bourgeon
terminal , et dont l’organisation est très-analogue à
celle des Palmiers, sont aussi visiblement coniques.
Leur accroissement en diamètre est considérable.
11 suffira de jeter un coup d’oeil sur les deux tronçons
de cet arbre que j’ai déposés dans les collections pbytologiques
du Muséum, pour en avoir la preuve.
En effet, ces tiges, qui proviennent de deux individus
de la même espèce, ont, l’une, qui est encore
jeune, trente centimètres de circonférence, l’autre,
plus avancée en âge, soixante centimètres et plus.
Si l’accroissement en diamètre des végétaux monocotylés
à tiges simples et à bourgeons terminaux est
généralement peu sensible, il n’eu est pas ainsi de
ceux qui sont rameux et conséquemment multibour-
geonnés. Les Dracæna déjà cités, les Pandanées, el