rentes manières avant de se développer, mais qui,
tous, ont leur degré spécial de composition et leurs
fonctions individuelles. De la superposition des mérithalles
tigellaires libres ou diversement enchevêtres
(1 ), mais persistants de tous ces individus, dont
les appendices foliacés meurent et se détachent, résulte
1 accroissement en hauteur des tiges ou stipes.
Le premier individu a sa radicule ou racine particulière
; le second, qui a souvent aussi sa radicule distincte,
émet plus ordinairement des filets radiculaires
qui pénétrent le merithalle tigellaire inférieur, à la
base duquel ils vont former une seconde racine, si
toutefois ils ne pénètrent pas dans la première, ainsi
qu’on le remarque dans une foule de cas.
Le troisième agit de même, relativement au second
et au premier ; le quatrième et le cinquième en font autant,
et comme tous ces filets radiculaires des phytons
descendent en rampant à la surface les uns des autres
, entre les filets radiculaires précédemment formés
et 1 écorce quelconque du végétal, il en résulte que
les individus qui reposent les uns sur les autres se
greffent tous de haut en bas, et que fécorce est repoussée
au dehors. D’où l’accroissement en largeur
du corps ligneux.
Ce phénomène des premiers développements est le
même pendant toute la vie du végétal. En sorte que
(t) Nous avons évité, à dessein, d’entrer dans les détails trop minutieux
des ces enchevêtrements qui sont très-variables, et pour
ainsi dire spéciaux pour chaque groupe ou type naturel. Nous en
avons pourtant ligure quelques-uns dans notre Organographie.
les filets radiculaires des individus ou pbytons du
sommet de f arbre descendent en rampant à la circonférence
de tout le corps ligneux , jusqu’à l’extrémité
des racines.
Ainsi s'expliquent les colossales proportions et les
énormes cannelures du tronc du Dracæna draco de
l’Orotava, à l’île Ténériffe, dont j’ai l’honneur de présenter
à f Académie une figure très-exacte.
Quelques mots sur le Dracæna draco ne seront pas
déplacés ici, puisque M. de Mirbel s’est aussi occupé,
dans son mémoire sur le Dracæna australis ( Cordyline
austra,lis) de ce curieux végétal, et puisqu’il va
nous fournir le sujet de quelques nouvelles réfutations.
Tant que le Dracæna draco n’a qu’un bourgeon
terminal, sa tige reste à peu près cylindrique, par cette
raison bien simple que les causes étant toujours les
mêmes, les effets le sont aussi.
Dans ce cas, les inégalités qu’elle montre quelquefois
sont dues, les physiologistes le savent très-bien,
à des accidents de beaucoup de natures, tels que des
années alternativement trop sèches ou trop humides ;
au transport d’un pays ou même d’une serre dans une
autre, ou à toute autre cause capable de produire des
arrêts ou des excès temporels de développement.
Toutes les circonstances extérieures restant les mêmes,
le bourgeon terminal donne annuellement un égal
nombre de feuilles; et ces feuilles se développant
d’une manière uniforme, normale, répandent sur
toutes les parties du tronc ou stipe, un égal nombre
de filets radiculaires qui, uniformément répartis sur