410 ANATOMIE E ï PHYSIOLOGIE COMPARÉES
sont les premiers nés de ces individus produisent eux-
mêmes, et par leur seule puissance organisatrice, leurs
systèmes vasculaires (exactement comme les embryons
animaux produisent successivement ceux qui les caractérisent),
on sera bien contraint, nous le pensons du
moins, de reconnaître que le même pbénomène doit
avoir lieu dans tous les autres individus, au fur et à
mesure qu’ils apparaissent, quelque nombreux et complexes
qu’ils puissent être durant la vie du végétal.
Redisons donc encore une fois, à ce sujet, cette
grande vérité fondamentale pour l’organograpbie et la
physiologie, vérité que nous avons déjà plusieurs fois
proclamée, mais qui a été mal entendue : que rien
d’organisé ne monte des tiges dans les branches, dans
les rameaux, dans les bourgeons, dans les feuilles,
dans les fleurs, dans les fruits, pas plus que dans les
bourgeons adventifs et les embryons ; que tous les accroissements
en bauteur sont pbytoniens, c ’est-à-dire
produits par le développement des diverses parties
des phytons, dont les méritballes tigellaires, longs ou
courts, donnent seuls l’allongement des tiges; et que
tous les accroissements en diamètre résultent, d’une
part, de la formation des fdets radiculaires ou descendants,
et, de fautre, du rayonnement du tissu cellulaire,
rayonnement qui a lieu partout et dans toutes
les directions (1 ).
H y a donc dans les végélaux vasculaires (nous
croyons qu’il est aussi nécessaire de le redire), trois
systèmes distincts, mais dépendants les uns des autres :
1 ” un système ascendant ou mérithallien, produisant
l’accroissement en hauteur ; 2 ° un système descendant,
sous-mérithallien ou radiculaire, donnant l’accroissement
en largeur des tiges par des fdets ligneux qui
descendent jusque dans les racines ; 3° un système que
nous nommerions provisoirement omniscendant ou
cellulaire, agissant dans toutes les directions, et qui est
le complément, ou mieux la condition nécessaire des
deux premiers (1 ).
 l’aide de ces trois systèmes, aussi distincts par
leur nature, par les forces qui les dirigent que par les
fonctions qu’ils accomplissent, nous pouvons maintenant
expliquer tous les faits de forganographie des
végétaux monocotylés, comme nous avons déjà expliqué
ceux des dicotylés.
Ce que nous avons dit précédemment dans toutes
nos publications, et récemment encore dans nos Pro-
(I) Dans les éléments d’anatomie et de physiologie que nous préparons,
nous changerons l’ordre que nous suivons ic i, et placerons
ce dernier ou troisième système en tête des deux premiers, par la
raison q u e , dans tous les organes v é g é ta u x , les tissus cellulaires
précèdent constamment les filets vasculaires. Par là nous opérerons
un changement d’ordre, et ne rectifierons point une erreur.
Voulant établir la théorie des mérithalles, nous avions pris pour
point de départ de notre classification tous les faits évidents de l’organographie
et de l’anatomie. Le squelette végétal formait notre
base. Aujourd’hui que la théorie des mérithalles est comprise, et
à peu près adoptée, nous allons nous placer un peu plus haut,
c’est-à-dire au point de vue de l’organogénie et de la physiologie»
sans rien changer d’ailleurs à nos idées générales.