sciences (1 ) , les singuliers et remarquables caractères
de végétation de celte dernière plante, qui se composait
, au moment où elle m’a été remise , d’une sorte
de tige ligneuse , généralement assez courte ( de trois
à six centimètres ) , d’une tubérosité cbarnue remplie
de fécule alimentaire, et de fortes racines non moins
ligneuses qne la tige.
Après quelques études superficielles, il m’a été
facile de reconnaître, grâce aux principes d’organograpbie
qne j’ai adoptés et que j’aurais désiré voir
introduits dans la science, qne la prétendue lige qui
surmonte le reste du végétal n’e s t , en réalité , que le
sommet de la racine. Sur ce sommet naissent et végètent,
au printemps de chaque année, des bourgeons
adventifs très-irrégulièrement disposés, donnant naissance
â de véritables tiges berbacées, ayant canal médullaire,
feuilles, fleurs et fruits, et se détacbant ensuite
de la fausse tige, après avoir accompli leurs
phases de végétation et de reproduction. D’où il résulte
, du moins pour m o i, que la fausse tige ligneuse
et persistante qui surmonte la tubérosité charnue,
tige qui n’a jamais porté de feuilles, et qui, dès lo r s,
est nécessairement dépourvue de canal médullaire (2 ),
(1) Séance du 11 juin 1849.
(2) Il n ’y a probablement de canal médullaire dans toute la partie
persistante de cette plante, que dans le méritballe tigellaire de
l ’embryon, méritballe qui produit la souche tubéreuse charnue. Si
l ’on veut trouver un collet à cette plante, il faut de toute nécessité
aller le chercher à la base de ce seul méritballe caulescent o u ,
autrement d it, au point inférieur de la tubérosité d’où partent les
véritables racines.
lie peut s’accroître, en hauteur et et) largeur, que très-
lentement, parle développement centrifuge de son
parenchyme général et par la descension des tissus
vasculaires on radiculaires ligneux de toutes les productions
herbacées et caduques qui, je le réitère,
naissent et végètent annuellement à son sommet extrême.
Les études anatomiques que j’ai faites ensuite ont
de tout point confirmé mes premières assertions â cet
égard.
Le corps ligneux de ces apparences de tiges e s t ,
en effet, composé de tissus vasculo-radiculaires disposés
, depuis le sommet jusqu’à la b a se, en cônes superposés
ou emboîtés les .uns dans les autres (1 ). Leurs
extrémités inférieures descendantes s’étendent, â travers
la tubérosité cbarnue , où elles forment des couches
progressivement concentriques , jusque dans les
racines, en affectant, dans ces dernières parties , le
même ordre de distribution organique. Les extrémités
supérieures de ces mêmes tissus vasculaires ligneux
descendants convergent toutes, couche par couche,
vers les mérithalles tigellaires des écailles persistantes,
méritballes qui se séparent de ces tissus vasculaires
après leur être restés assez longtemps unis.
Ainsi donc, dans cette plante, les tiges herbacées
se détachent entièrement des fausses tiges ligneuses,
moins toutefois les écailles des bourgeons qui leur ont
(t) Il est bien mutile de dire que les couches corticales sont
disposées dans un ordre inverse.