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i la circonférence du stipe ou tronc, tendent à lui conserver
sa forme en apparence cylindrique.
Mais par les années chaudes et sèches, en outre que
ce Ironc produit une moindre quantité de feuilles, et
conséquemment de tissus mérithalliens et radiculaires,
ces feuilles se développent également avec moins de
vigueur. Les années humides produisent naturellement
l ’effet contraire. De là résultent les inégalités qu’on
observe souvent sur les tiges de ces arbres, sur celles
des Palmiers et de tous les Monocotylés à tiges simples
et à bourgeons solitaires.
Dès que le Dracæna draco donne des rameaux,
dont les lissus radiculaires vont aussi accroître le
tronc, ces inégalités disparaissent, et ce tronc devient
de plus en jdus conique et ii régulier.
Vous pouvez vous en assurer par celui que j’ai fait
graver dans la Botanique de mon dernier voyage (1).
Ce Dracæna draco , qui certes n’était pas destiné à
figurer ic i, et qui, tout jeune qu’il est, donne déjà
depuis longtemps des fleurs et des fruits, est situé en
Europe, dans le jardin de l’Académie de Cadix, où, si
on le veut, il sera facile d’en suivre les phases de développement.
L’exemple le plus remarquable que je puisse fournir
de l’immense accroissement du tronc du Dracæna
draco est le dessin très-exact de celui de l’Orotava, à
l’île Ténériffe, qui, tout mutilé qu’il est maintenant,
puisqu’il a perdu la moitié de sa cime , est cependant
(1) Voy. Gamiicliaetl, Voyage de la Boîiitc: Botanique, pl. 1.
encore propre à vous donner une excellente idée de
ce qu’est ce géant végétal.
Tout ce (jue M. de Mirbel nous a dit du Dracæna
draco (I), de son stipe cylindrique, de son pbyllopbore,
de sa souche ou racine pivotante, etc., nous
prouve que ce savant a complètement oublié ce que
nous en ont appris MM. Al. de Humboldt, Webb, Ber-
thelot et tous les autres célèbres voyageurs qui ont visité
l’île Ténériffe. En effet, le Dracæna draco, lorsqu’il
a acquis des dimensions colossales, n’est plus cylindrique,
n’a plus un pbyllopbore (2), mais mille pbyllo-
pbores, ne ressemble plus, en aucune façon, au Dattier
ni à n’importe quel autre Palmier, et surtout ne se termine
pas inférieurement par une épaisse et longue excroissance
ou soucbe, mais, comme tous les vrais Dracæna,
par de nombreuses et puissantes racines qui
s’accroissent annuellement comme celles des Dicotylés.
Le jeune Dracæna ensiforniis que j’ai l’honueur de
mettre sous les yeux de l’Académie, en fournit un
exemple.
Un végétal vasculaire quelconque, monocotylé ou
dicotylé, est donc formé par la réunion d’individus
engendrés les uns par les autres et dont toutes les racines
descendent vers le sol.
On sait maintenant que ces racines restent entières
depuis le sommet jusqu’à la base du tronc des Vello-
(1) Comptes rendus, t. X IX , 7 octobre 1 8 4 4 . p. 6 9 1 , 1. 17 à 27.
(2) Mot inu tile, puisqu’il veut dire support de feuilles, et que
X em o ls tip c , également de M. de Mirbel, et qui n’est pas plus utile,
a la même signification.