35(1 r em a r q u e s s u r L’ORGANOGRAPHIE
par (le nombreuses anatomies, par des injections de
cires colorées qui ont passé sans difficulté des vaisseaux
des tiges dans les vaisseaux des racines, et vice
versa; et, plus simplement encore, en faisant glisser
des cbeveux par les vaisseaux des tiges dans les vaisseaux
des racines, et en en faisant aussi glisser des
greffes dans les sujets, et des sujets dans les greffes (I).
Si je démontre bien que le collet n ’est en quelque
sorte qu’un point imperceptible situé à la base centrale
des tiges (d’où part le système ascendant, et con-
sequemment le canal médullaire) qui sépare le méritballe
tigellaire d’un embryon de sa radicule, et si je
prouve, comme je dois et veux le faire, qn’il n’y a pas à
l’extérieur des tiges le moindre obstacle opposé à la descension
de leurs matières ligneuses dans les racines ; si
je démontre, au contraire, qu’elles y descendent au’ssi
librement, sans effort, sans modification dans leur nature,
et sans rien cbanger à l’ordre et à la symétrie
qne leurs parties vasculaires affectent dans les tiges;
que deviendra, je le demande à nos savants coM
freres, la supposition qu’ils ont faite du cambium qui
descend jusqu’au collet et se solidifie ensuite, en remontant,
à partir de ce point idéal, jusqu’àVextré-
mité des ramifications des branches ?
Si l’on veut, un moment, cesser de considérer les
nombreuses anatomies que j’ai eu l’honneur de mon-
(I; Voy. Graudichaud, Recherches générales sur les vaisseaux ligneux,
tubuleux, descendants ou radiculaires {Comptes rendus
22 février 1841 , p. 3 6 9 ; Annales des sciences naturelles, pl. u ’
fig. B, 1 ; Voyage de la Bonite, pl. 132, fig. 14 et 15(
ET I.A PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 35!
Irer à l’Académie, comme des erreurs d'imaginalion,
si l’on veut arriver à la vérité, si l’on veut des faits,
des preuves, j ’offre d’en fournir autant qu’on m’en
demandera. Quant aux tissus, si les plus jeunes sont
aussi les plus azotés, ce que je suis tout disposé à admettre
sans craindre que ce fait puisse renverser la
doctrine des mérilbailes, je déclare qu’on les trouvera
au sommet des tiges, à la base des racines et sur toute
la péripbérie du corps ligneux de ces deux parties, oii
se rencontrent les formations ligneuses les plus récentes
(1 ).
L’anatomie des végétaux , spécialement fanatomie
comparée, est une science encore bien peu connue.
Elle a cependant fait, dans ces derniers temps, de
très-grands progrès, grâce à la meilleure direction qui
a été donnée par quelques anatomistes à ces sortes
d’études. Les savants botanistes français et étrangers
qui ont tenté de sérieuses recbercbes dans cette voie
progressive ne sont pas encore très-nombreux ; mais
ils le deviendront chaque jour davantage, non toutefois
en se bornant aux observations microscopiques
et chimiques de tissus pris au hasard sur les diverses
parties des végétaux, car des études de cette nature,
(1) Tous les anatomistes savent maintenant que des formations
cellulaires ont presque continuellement lieu dans le centre et dans
toutes les parties intérieures des tiges de certains végétaux, spécialement
des Monocotylés (voy. Gaudichaud, Réfutations, Comptes
rendus de l ’Académ ie , 1845. H y a donc aussi du cambium, du
tissu générateur, de la matière azotée ou des corps animés dans
ces parties intérieures.