s a NOTES SUR L’ANATOMIE
seulement parce qu’ils partent d’en haut et sont plus
anciens là qu’à la base, mais aussi parce qu’ils ont
une organisation beaucoup plus compliquée; parce
que, en haut, ils renferment de plus, dans leur composition,
des lissus mérithalliens qui n’existent pas en bas.
Je soutiens qu’il en est ainsi dans tous les végétaux
monocotylés et dicotylés, quelles que soient les anomalies
qu’ils présentent. Les nombres qu’on vous a
donnés à ce sujet sont donc tous pour le moins fort
douteux; je le prouverai d’ailleurs péremptoirement
daus ma réponse à M. de Mirbel.
Voici une tige de Chamærops humilis, sur laquelle
on voit nettement, au centre, tous les sommets méri-
tballiens des faisceaux vasculaires ; à la circonférence,
toutes les bases radiculaires; les sommets du centre
sont très-gros, comparativement aux bases de la circonférence,
qui sont de plus en plus capillaires.
Ces sommets ont aussi leurs pointes atténuées, mais
cela tient à une cause que j’expliquerai dans ma réponse.
Prouvons seulement aujourd’hui que les faisceaux
vasculaires ne sont pas plus gros à la base qu’au
sommet.
Cette tige de Xanthorrhoea (I) nous le prouve plus
manifestement encore, puisque ses tissus du centre
sont très-gros, et ceux de la circonférence de plus en
plus petits (2).
Je passe tous les autres exemples que j’aurais à citer.
(1) Voy. Gaudichaud, Organographie, pl. 1 0 , fig. 1 0 , 1 1 ,
12, 13.
(2) I d . , ib id ., pl. 10, fig. 10.
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS. 37
3° Prouver par des faits que les racines n’envoient
pas de tissus vasculaires dans le tronc, mais au contraire
qu’elles en reçoivent de celui-ci.
Si l’on dissèque directement, ou par macération,
une racine adventive, secondaire ou auxiliaire de Monocotylé
, on trouvera sur la tige une sorte de griffe
formée de tissus radiculaires d’autant plus durs et
parfois plus gros, qu’ils approcheront davantage du
point de départ de la racine, et conséquemment de
l’extérieur du végétal.
Cette griffe, ou sorte d’empâtement, je l’ai parfaitement
vue dans un grand nombre de Monocotylés,
et spécialement dans des Pothos, des Carludovia, des
Graminées, des Palmiers, des Pandanées, des Dracæna,
des Frejcinetia, des Agave, etc.
J’en apporte ici quelques exemples (Dracæna, Pan-
danus, Carludovia, Pothos, Agave, Maïs, Sorghum,
A rundo).
Je n’ignorais donc pas ce fait, si extraordinaire en
apparence, et quejepuis montrer à tous les anatomistes.
Je l’ignorais si peu, qu’il m’a trompé longtemps
moi-même par sa fausse apparence, et que j’avais établi
sur lui une théorie que fort heureusement je n’ai
pas publiée (1).
Il sera sans inconvénient de la faire connaître aujourd’bui.
Ayant reconnu que tous les végétaux monocotylés
et dicotylés donnent, par le développement d’un
(t) Dupetit-Tliouars et M. MohI y ont aussi été trompés.